vendredi 29 novembre 2013

"De mare a mare" : Randonnée en Italie en 2012

"De mare a mare" : Randonnée en Italie en 2012


La Carte du Parcours

En gros, le parcours de cette deuxième partie,
 il faut imaginer beaucoup de "coupage" puisque Google Maps fait le tracé par rapport aux routes principalement




jeudi 28 novembre 2013

"De mare a mare" : Randonnée en Italie en 2012

Jour 13 : Jeudi 24 mai 2012 : de Cavaticchio supériore à Pescara. Ultime jour de marche.

J’ai prévu de partir de bonne heure, d’une part pour éviter de marcher sur le bord des routes avec trop de circulation au risque de me faire accrocher, mais aussi, afin de repartir le plus rapidement  possible pour Foligno. 

(La gare de Pescara )

Je n’ai pas encore choisi mon itinéraire, soit vers L’Aquila, soit vers Anconna. Me voilà réveillé vers 4 heures pour un départ à 5H15 précise, la tente n’a pas de rosée ce matin, et pas de condensation non plus, c’est appréciable.  J’apprécie la legèrete de mon sac, ce matin et j’avance plutôt bien vers Pescara. Mais je n’échappe pas à ces chiens qui gueulent sans arrêt à mon passage.
J’approche de plus en plus de la périphérie de la ville, et je constate que j’aurais pu m’installer encore plus prêt que je ne l’ai fait. J’ai compté 3 heures pour atteindre la plage et la mer, et j’y serais en un peu plus de deux. 

J’ai bien marché mais il est vrai qu’il n’y a rien à voir, hormis une banlieue qui pousse.  Me voilà au terme de cette randonnée. De la mare Ligure, à la mare Adriatica. C’est fini.




Je vais tremper mes pieds dans l’eau, prendre quelques photos de la plage et revenir vers la gare. J’opte pour passer par Anconna, départ 9h55, arrivée à Foligno à 14h51. Je longe la côte Adriatique, belle, mais bien trop bétonnée. Il ne reste que de rares endroits ou les champs ou les près s’arrêtent sur une plage de sable fin.





Une nouvelle fois, le rail Italien est infaillible, départ à l’heure, gares et trains propres, informations claires et régulières, : Zéro défauts.  Un bon point pour Trenitalia. J’ai le temps de prendre un panini à Anconna, puis départ pour Foligno. C’est avec surprise que le train passe par la gare de Valtopina que j’avais traversé le jour de l’étape d’Assise.



J’arrive à Foligno, il fait chaud et je me dirige vers la ville. Je vais à la recherche d’une belle charcuterie afin de faire des achats de salcice d’Ombrie, et il n’y en a qu’une face à l’église, une Norcineria, comme il y en avait tant à Norcia, j’espère que c’est un gage de qualité.  Mais il me faut attendre l’ouverture, et je vais en profiter pour chercher une chambre. Hélas la prochaine journée de préparation militaire est pour le lendemain et tous les hôtels sont pris d’assaut, rien de libre. Tant pis, j’irais camper dans un endroit calme, et j’hésite même à marcher jusqu'à Spello, mais la chaleur et mes pieds m’en dissuadent. Mes ampoules me font souffrir, et une fois après avoir fait quelques courses au supermarché du coin, je vais marcher le long de la rivière qui contourne Foligno, puis une fois passé l’autoroute, je vais trouver un coin tranquille entre une haie et une prairie.

 Jour 14 : Vendredi 25 mai 2012 : de Foligno à Firenze. Le jour du retour

Je me suis levé de bonne heure ce matin encore, d’une part parce que je ne tiens pas à être vu de la route, mais aussi parce que je veux être à l’ouverture de la Norcineria qui doit ouvrir à 7h30 et comme je compte une heure de trajet… 
En plus j’ai mal dormi cette nuit, la faute à un oiseau chanteur nocturne du même acabit que celui de Durban Corbières ( sur le sentier cathare), deux ans plus tôt.
( Jean Claude connait bien cet énergumène de la famille des rossignols au chant si mélodieu, bien que totalement nocturne)

Levé à l’aube donc, pour plier mouillé, car même si je me suis levé avant l’apparition de la rosée, une fine couche de condensation tapisse l’intérieur. Je ne l’ai pas essuyé, et je vais rentrer comme ça. Je pars, et je me trouve à 7h30 à prendre un café juste à côté du magasin, attendant qu’il ouvre, et je serais son premier client, mais j’en reste baba : il n’y a rien, l’étal est maigre, pas de quoi me satisfaire. Je regrette tout à coup de ne pas avoir continué vers Spello, peut être plus typique.

Je lui prends un peu de charcuterie et file à la gare prendre le train pour Firenze. Toujours à l’heure, je constate tardivement qu’il passe justement par Spello et par Assise. Je regrette de ne pas l’avoir pris la veille justement, j’aurais pu visiter Spello et n’en repartir que le matin.

Une fois arrivé à Florence un peu avant midi, je file au marché que j’avais repéré sur un plan de la ville bien avant mon départ.

 Je reconnais sa direction générale et j’y vais sans sourciller. Je trouve une charcuterie bien achalandée dans la rue qui y mène et j’y fais une grande part de mes achats avant de continuer dans le marché où je prendrais encore quelques produits.

Je peux à présent faire un tour en ville et visiter rapidement les principaux monuments, le Duomo, le Palazzo Vecchio, avant de rejoindre l’Arno et admirer le pont couvert. Mais j’ai mal aux pieds, et il fait affreusement lourd.








Faute de trouver un endroit frais et calme, je vais me diriger vers la gare routière et attendre l’arrivée de le car. Finalement il arrivera peu avant 18h, et nous serons assez nombreux à monter pour rentrer en France et en Espagne.


Le car arrivera à l’heure à 6h le samedi à  Perpignan, et j’attendrais 7h20 pour reprendre le train pour Port la nouvelle. Le TER arrivera également à l'heure et je serais chez moi peu après 8h.

"De mare a mare" : Randonnée en Italie en 2012

Jour 12 Mercredi 23 mai 2012 : de Montebello di Bertona à Cavaticchio supériore, jour de transit.

Départ comme d’habitude vers 7h 40 de mon endroit bucolique et sauvage. Il fait beau ce matin, mais rapidement le temps va se couvrir. J’espère toujours en mes cartes qui doivent me conduire à Pianella. Je commence par suivre cette route qui va devenir un chemin agricole, et le fait de voir plus loin le chemin continuer me conforte dans mon espoir.

 Espoir de courte durée, puisque celui-ci va se terminer dans un  champ de blé. Le suivant n’est pas si loin, mais il n’existe aucune liaison ; Me voilà donc engagé parmi les épis couvert de rosée et dans la terre argileuse trempée de la pluie de la nuit. J’ai rapidement les chaussures inondées  et empéguées d’argile et le pantalon mouillé jusqu’à la ceinture. Finalement la traversée ne sera pas si facile, et c’est avec plaisir que je vais retrouver le chemin que j’espérais. 

Mais j’ai bien avancé, et j’arrive rapidement à la route, mais voilà que j’hésite, la carte m’indique que le chemin est plus au nord avant de couper vers l’est, et je vais suivre la route, mais la ville proche de Penne et sa récente extension commerciale ont surement pas mal modifié les chemins existant sur mes cartes d’un autre âge.

Je vais quand même profiter d’une grande surface pour faire des courses et acheter de l’eau. Il me faut hélas me rapprocher de Penne, et ensuite suivre la direction de Loretto Aprutino, mais la route est sinueuse et passe de collines en collines avant d’arriver sur le village perché. En plus, pas moyen de couper par les oliveraies, les accès sont plutôt privés et souvent donnent accès à des fermes.  Je vais juste couper par un vallon au départ de Penne et rejoindre la route de Loretto que je vais atteindre vers midi. Je n’ai pas vraiment bien avancé, et reperds de mon avance.

Il en sera de même pour rejoindre Pianella.  Je vais même avoir du mal à trouver une autre route que la voie rapide qui traverse la vallée. En plus je n’ai pas vraiment pris la route la plus directe depuis Montebello ; la faute à une vision réduite par des copies de A4. J’en suis pour prendre ses quelques kilomètres décuplés par les tours et détours et faire la rencontre d’une chienne décidée à me suivre.


Ça ira mieux ensuite, la route par Castellana me permet de ne pas avoir trop de circulation alors que je m’approche de la zone urbaine. C’est un bon choix, qui me permet de faire une cure de cerises. Je vais m’approcher le plus possible et m’arrêter non loin de Cavaticchio supériore, plus qu’a une dizaine de kilomètre des Pescara.

La journée à été longue encore une fois, et le bilan pas réellement positif, j’ai beaucoup marché et détours et contours, sans réellement avoir parcouru de grandes distances au final. Je vais attendre que le la nuit tombe pour m’installer afin d’éviter qu’on me repère, étant assez près d’habitations et de la route. Dommage, le temps est resté incertain, avec parfois de courtes averses de pluie fine. La région est partagée par la culture de l’olivier et du raisin de table en tonnelles.



"De mare a mare" : Randonnée en Italie en 2012

Jour 11 Mardi 22 mai 2012 :  de Castel Del Monte à Montebello di Bertona, la journée des détours.

Je me prépare à partir de mon charmant endroit de bivouac, bien que frais et venté, et presque orageux, puisque le tonnerre a grondé une bonne partie de la soirée, surement accroché sur les cimes encore proches. Il ne fait que 6° ce matin, mais je suis encore perché à 1600 m d’altitude. 

J’ai bien essuyé la tente, et rangé dans mon sac l’apport des courses de la veille, et notamment la partie d’un gros pain de campagne que j’ai du prendre à l’épicerie. Je vais en tailler 4 tranches avant de partager le reste à deux chevaux en pâture, broutant juste à côté.

C’est le départ ! Je longe un moment la route pour atteindre le début du sentier. Au départ, tout semble aller, le sentier repéré sur la carte et portant le numéro 277 semble se recouper avec celui des photocopies, mais rapidement, je ne n’arrive pas à identifier la bifurcation et décide de suivre le 277, puisque celui-ci lui est parallèle, au moins au début. Il me mène dans une magnifique hêtraie, mais rapidement, alors que je marche, je constate que je ne descends pas, restant à une altitude de 1400 m et le sentier ne semble pas vouloir descendre, mais fait un grand détour. 


Qu’à cela ne tienne, je vais profiter de la propreté relative du sous bois pour descendre dans la pente et curieusement retrouver un sentier balisé un peu plus bas, vers 1100m.

 Mais à nouveau celui-ci va obstinément rester plan, et je vais à nouveau dévaler vers le vallon. Et finalement de sentier, en  piste de sangliers, je vais me rapprocher des torrents, et finir par retrouver un nouveau sentier balisé, arrivé pratiquement au pied du massif.

Une chose est sure, je n’ai aucune idée de l’endroit où je me trouve, et encore moins si je suis loin de Montebello di Bertona. Je n’ai pas d’autre choix que celui de continuer et trouver un village .  

J’arrive dans un magnifique vallon, boisé, traversé par une agréable rivière, de petites prairies entrecoupent les zones boisées. Je vais longer la vallée et arriver à son terme, le vallon est même clos par une barre rocheuse, isolé de la civilisation, les abruzzes telles que je les imaginais. 

Finalement je ne regrette pas mon choix qui m’a emmené à découvrir le Valle de Angri. Je passe la barre rocheuse et suit la route en direction de la ville accrochée qui fait face de l’autre côté du vallon profond. 

Je vais suivre  le panneau routier indiquant, Rigopiano. 
Je vais faire une pause, dans la cour d’une ferme avant de repartir. La route devient interminable, et j’ai beau faire des pauses de cueillette de cerises, celle-ci contourne largement tout les vallons profonds, remontant même à prés de 900 mètres, mais je n’ai guère plus le choix. Finalement un panneau d’information sur les chemins de rando du secteur m’apprends que la ville vers laquelle je me dirige est Farindola, et que celle-ci n’est ensuite distante de Montebello que de 5 à 6 km ; me voila fixé !



Je vais arriver par le haut à Farindola, et il me faut descendre par les escaliers et les ruelles en terrasse la ville accrochée au flanc de la colline. 


Une fois en bas, je vais suivre la route vers Montebello et l’atteindre au bout d’une heure et  demie environ, mettant à mal mes estimations et me faisant perdre une précieuse avance, mais aussi à cause d’un orage qui tomba un peu avant d’atteindre la ville ( je vais de justesse, pouvoir m’abriter sous un hangar agricole et attendre l’accalmie ). Je fais le plein de mes gourdes puis descends du piton sur lequel il est perché pour chercher un emplacement plus bas. J’en ai plein les jambes et mes pieds me font mal. Bon l’endroit n’est pas optimal, dans un pré où des arbres ont finis par repousser, mais il est plan et calme, et puis la pluie menace, et je vais même m’installer sous une fine averse, et pour une fois, il n’y a pas de vent.

"De mare a mare" : Randonnée en Italie en 2012

Jour 10 : Lundi 21 mai 2012 : d’Assergi à Castel Del Monte , la journée des constrastes

Je sèche ma tente avant le départ. Il a beaucoup plu le soir, juste après mon installation, ensuite il a fait quelques courtes averses durant la nuit et sur le matin, mais la toile n’est pas trop mouillée en ce matin. Le ciel reste chargé, et encore menaçant quand on regarde vers le massif que j’ai passé la veille. Je pars vers 7h30 pour Assergi. 


J’ai l’intention d’y acheter du pain en ce lundi matin, pourtant, bien que le village soit important, aucun commerce n’y existe, pas d’épicerie, pas de dépôt, rien.

 On m’indique même les villes voisines.  Je décide alors de repartir et de monter vers le Monte Cristo qui culmine à 1900m ultime grand montée avant Castel del Monte.


Finalement , je monte relativement vite, il me faut une heure pour atteindre la première partie, puis arriver au col autour des 11h.


 il ne me reste plus qu’a descendre sur l’ex, future station de ski qui ne verra surement jamais le jour... Dommage l’endroit est assez unique, un beau vallon isolé, entouré de cimes arrondies, le paradis pour les skieurs de fond, qui ne verra jamais le jour. Dommage beau gaspillage !


Il me faut remonter un peu, histoire de passer la route pour redescendre le long de la Montagna grande, mais la pluies menace, et ne va même pas me laisser le temps de m’équiper. Elle va tomber drue, glaciale et violente chargée de grésil, et me tremper.

En plus la couche nuageuse envahie les sommets et une brume epaisse masque toute visibilité et je me hâte de descendre avant de me retrouver dans le brouillard. Je ne vais vraiment pas m’attarder et marcher jusqu'à trouver unecabane de berger. Elle ne sera pas fermé à clé, et je vais pouvoir rentrer pour m’y sécher et prendre une soupe chaude et un café et attendre que ça se dégage un peu.

La pluie à cessé et je vais pouvoir repartir. Rapidement le temps s’éclairci et je vais pouvoir continuer tranquillement mon périple qui m’amène rapidement a la ruine de l’imposante église perchée de Santa Maria del Monte.


 Finalement je passe sans m’arrêter devant un autre refuge plutôt bien équipé, alors que ceux qui sont marque sur la carte sont dégradés. Mais voilà que j’arrive sur le Campo Imperatore, dominé par l’imposante  chaine du Monte Infornace et du pic du Monte Camicia. 


Le temps s’est dégagé et il refait soleil même si les nuages restent accrochés. Mais le paysage est grandiose et je n’arrive pas à détacher mon regard du massif qui me fait face.



 Il me faut remonter un peu avant de descendre sur Castel del Monte que j’atteins vers 16h 30.


Finalement j’ai bien marché et j’ai le temps de me reposer et de faires quelques courses à l’épicerie du village, passant un bon moment avec l’épicière, un dame sympathique et bavarde, puis je vais visiter la ville, enfin en faire un rapide tour avant de repartir. 

Il me faut remonter encore un peu jusqu’au col, à 1600 m d’altitude qui domine la ville, et il est temps de trouver un emplacement calme et plat pour la nuit. Je vais le trouver non loin de la route, mais pas réellement à l’abri du vent.

J’ai du mal avec cette ultime montée, c’est que j’ai fait un gros marché à l’épicerie, dont une belle part de pain de campagne à la coupe, d’au moins cinq cent grammes, et une petite bouteille de vin .

Je ne suis plus qu’à 50 km de Pescara, soit deux jours de marches, mais j’arrive à la limite de ma carte et je vais de nouveau devoir utiliser les cartes périmées de la région littorale pour atteindre Pescara. 

C’est aussi mon ultime nuit dans les plaines d’altitudes, doucement vallonnées contrastant avec l’abrupt des sommets. Demain je quitte le Gran Sasso, même si je n’ai pas vraiment approché les cimes et le Corno Grande.  Il m’a été difficile de monter avec le sac à dos chargé, même s’il est quand même moins lourd qu’au début de ce périple et j’ai envie de libérer une demi-journée pour arriver plus tôt sur Florence. En plus, la météo de ces derniers jours ne m’a pas vraiment permis non plus de tenter de monter au risque de m’installer dans l'urgence d'une dégradation meteo; la pluie du matin, m’en a carrément dissuadé. Finalement la vision du massif depuis le Campo Imperatore est quand même pour moi un aboutissement à pas mal de jours en montagne.