lundi 17 août 2015

Quel Cirques : De Luchon à Gavarnie : Jour 9

Mercredi 05 Aout 2015 / Du lac des Gloriettes au Bois de Bédérou.

Réveil, rangement, petit-déjeuner… temps clair d’une belle journée annoncée…Pliage et départ. Un groupe a déjà démarré et est passé sur le sentier juste en dessous. Nous rejoignons la passerelle et traversons le torrent… Les colchiques (Colchicum montanum)  couvrent par milliers les prairies…  Quelques marmottes vont se faire entendre…  Peu vont se montrer.


Nous montons vers le cirque d’Estaubé. Celui-ci moins régulier dans sa falaise que le cirque de Troumouse est pour moi moins impressionnant. La montée est régulière jusqu'à ce qu’on approche du versant sous la Hourquette d’Alans. Nous prenons des lacets tandis qu’un groupe descend de la Hourquette en passant juste sous le Pic Rouge. Un autre groupe va monter juste en dessous… et tout ce petit monde va se retrouver en file plus ou moins indienne sur le sentier qui mène au Port Neuf de Pinède. 


Nous sommes, Pascale et moi, devant à présent tout le monde et je fais gaffe de ne pas manquer le sentier qui part à droite vers la brèche de Tuquerouye.  Moins évident il est bien cairné dans sa partie qui traverse l’éboulis de gros roc. Les autres groupes nous ont rejoints et nous avons laissé passer des jeunes pressés d’en découdre dont une fille à l’équipement de scout. Enfin, en fait on se laisse passer à tour de rôles, mais nous arrivons derrière la borne de Tuquerouye presque tous ensemble.


 Le couloir nous fait face : impressionnant. Impressionnant et inquiétant. Vu comme ça, même s’il ne reste pas vraiment de neige sauf  du côté Est, il ne semble pas facile… Tout le monde se regarde, hésite, trépigne et hésite… un homme en descend justement, minuscule tache rouge en haut de ce couloir de près de 300 mètres. L'attente est presque interminable à croiser nos regards... Allez je me lance, Pascale me suit, ses pas dans les miens, le reste de l’équipe part derrière nous…
Les lacets du départ, bien que serrés se font assez bien, plus haut, ça devient vraiment glissant tellement le sol est meuble. Je tente de trouver des passages plus solides… je croise le monsieur qui descend et qui m’annonce que le Mont Perdu est invisible, perdu dans les nuages…
Déception ! Lui descends sans l’avoir vu ! Nous continuons à monter, la dernière partie est franchement pourrie, et je passe plus à droite par les rochers… Le refuge est a une portée de mains et je l’atteins, enfin ! Je fais le tour du bâtiment pour atteindre le balcon Sud : Seul le lac Glacé est visible, les nuages défilent au dessus des 2800, rendant invisible la montagne qui devait nous faire face…


Tant pis, J’attends Pascale qui arrive à son tour, heureuse d‘en avoir terminé avec cette difficulté…Nous entrons dans le refuge, à la porte visiblement arrachée de ses gongs…le reste du refuge est propre et rangé. Hormis la disparition du poste d’appel des secours, rien ne semble manquer. Seul le vent a commis des dégâts en arrachant les tôles couvrant la partie gauche du premier bâtiment et la porte. Dommage ce doit être un abri formidable.


Les deux groupes qui nous suivaient arrivent à leur tour.  Une famille va ensuite descendre à proximité du lac Glacé pour déjeuner, mais pour notre part, alors que le mont Perdu ne semble décidément pas se dégager, nous redescendons. Pascale craint la descente, pour ma part, elle m’inquiète moins que la montée…

C’est parti ! On va plutôt bien négocier la partie haute, la seconde est plus délicate, la troisième sera plus facile et nous arrivons sous la borne ; gros soulagement de cette descente qui s’est finalement plutôt très bien passée. 


La lumière est superbe pour mettre en valeur les plis et les couches de roches, et nous faire prendre conscience de l’immense bouleversement  qui a crée la montagne. Nous reprenons ensuite l’éboulis de gros blocs, et retrouvons ensuite le sentier… la partie étant plane, nous avançons jusqu'à la jonction des sentiers vers la Hourquette d’Alans . Nous allons monter au dessus du sentier pour nous mettre à proximité d’un torrent et faire notre pause déjeuné.


Nous repartons, en montant directement jusqu’à un lacet et suivons ensuite le sentier. C’est notre dernière Hourquette… Il y a du monde au col, un comité d’accueil ! Deux cent mètres a faire ,  doucement parce qu’il fait chaud… En plus la roche a des couleurs étonnantes passant du vert au mauve, parfois couvertes de fin cristaux… Nous atteignons le col, aux accents internationaux…Nous profitons du point du vue sur la vallée de la Grande Glère mais aussi sur le massif à l’ouest avec le Vignemale qui domine la masse des montagnes.


Pour notre part, nous engageons la descente vers le plateau de Cardous. Nous croisons quelques marcheurs qui se dirigent vers la Hourquette que nous venons de franchir. Nous atteignons le refuge des Espuguette, dévolu à une mission de buvette en cet après midi. Nous continuons la descente, tout en regardant le bois vers le Béderou… En effet, nous ne sommes pas si loin de Gavarnie, et on pourrait presque revenir à la voiture. Je n’en ai pas réellement envie et pour notre ultime nuit autant trouver un coin agréable et prendre notre temps pour notre soirée et notre dernière matinée… Pascale n’a également pas très envie d’anticiper notre retour.  


Nous approchons du ruisseau de Pailla, et le traversons pour regagner le bois de pins, situé sous la bienveillance des deux frères Astazou, le petit et le grand ! Bon, apparemment le bois aux petites clairières herbeuse est aussi la zone de pâtures des vaches…et il ne va pas être facile de trouver un coin sur lequel il n’y a pas trop de bouses…en prime, c’est le royaume des mouches… On va trouver quand même un endroit propre et plan, et nous allonger sur l’herbe pour nous reposer, plus ou moins à l’ombre.

Je profite de la proximité de Gavarnie pour prendre des nouvelles de mes proches... Mon père a été hospitalisé d'urgence suite a un malaise vagal. Il est temps de rentrer... 
Je vais aller chercher de l’eau au ruisseau et en profiter pour faire un brin de toilette. Juste en face, se trouve un petit fourré de framboisiers… je vais faire une récolte de framboises dans ma casquette, puis remonter au bivouac. Pascale a prévu de faire des crêpes, et ça ne doit pas être mauvais des crêpes aux framboises sauvages. Elle a pour sa part déjà monté sa tente et je vais faire de même.


Nous allons tranquillement préparer nos repas du soir, ultime dîner de cette aventure. Je termine mon dernier sachet lyophilisé, et il ne reste presque plus rien… Soirée douce et tranquille après toutes ces journées d’émotions et d’efforts. Par contre, alors que nous sommes dehors, les mouches ont décidés d’envahir la tente et se sont glissés entre la chambre et la toile extérieure !

Nous terminons de dîner… le soleil est parti derrière les montagnes et la nuit s’installe doucement. Nous regagnons nos tentes pour une ultime nuit…

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