mardi 18 août 2015

Quel Cirques : De Luchon à Gavarnie : Jour 7

Lundi 03 Aout 2015 / Du Lac de Coume Escure à la Montagne de Badet (sous Port de Cambieil)



Départ de bonne heure ce matin encore, enfin toujours avec un réveil vers 6h. Beau lever de soleil sur la montagne qui nous fait face ( Mont Arrouy ? peut-être ? ) et toujours la lune en gardienne éclairée de ces nuits. Rangement, Petit-déjeuner, pliage…et départ.


Il y a déjà du monde qui passe en face . Nous partons et rejoignons le sentier qui monte au dessus du lac, entre les groupes qui partent du refuge ou des autres campements autour du lac de la Glère. Et ce départ matinal se fait plutôt en forme… Pour nous aussi, même si nos sacs nous donnent un « léger » handicap… Des panneaux indiquent la direction du parc à une demi heure,et tous montent par là ! Sauvés ! Sauvés alors que nous prenons tout droit en direction du refuge Packe… Tout droit pour l’instant. On va suivre le sentier qui longe la montagne à mi flanc puis couper et monter sur l’étage suivant… J’attends à tout moment la vue sur le lac du Pourtet. On va monter à un autre étage, et surveiller les marmottes que l’on entend, sans les voir…


Du coup nous sommes sur le dernier plat avant le refuge et enfin le lac du Pourtet apparaît, imposant, niché dans un écrin presque pudiquement. Le refuge dressé comme une chapelle domine la crête,  et nous nous y rendons. Nous venons d’atteindre notre premier col de la journée : le col de Rapiet 2509m .  on a bien marché, on est dans le temps indiqué par les panneaux en bas, 1h15…




De l’autre côté la vue est à couper le souffle ! Verticale ! Le lac de Rapiet s’étire, encore noyé dans l’ombre qui diminue alors que le massif du pic long est baigné de lumière.





Nous visitons le refuge, extrêmement propre, puis nous descendons par la sente qui nous mène juste en dessous de l’étang de Couyela det Mey.


Comme nous quittons le sentier « balisé », je vais rester prudent et bien suivre les indications que j’ai pu lire pour accéder à la Hourquette de Bugaret. Nous remontons pour surplomber le premier étang à l’eau bleue turquoise, puis continuons vers l’étang de Bugarret. Je commence à imaginer où se trouve l’accès a la Hourquette : il y a une bande herbeuse à droite des éboulis, et justement, deux personnes descendent… Nickel !

Nous nous dirigeons vers le torrent qui alimente le lac, nous le traversons et commençons l’ascension en lacets dans la pente herbeuse… Nous attendons ensuite que le couple termine de descendre, puis reprenons la montée… et quelle montée ! Bon ça monte, 400 m de dénivelé, de bons lacets, courts mais costauds… Nous prenons notre temps, en faisant des pauses fréquentes, chacun notre tour…


Nous passons la première partie de direction sud/nord et contournons le rocher pour monter a présent vers l’Est. La pente est encore plus forte, mais la vision de l’arrivée nous booste… mais voir le sommet n’est pas arriver, et il reste encore de bonnes longueurs, direction S/E sous le rocher… Allez encore un effort et enfin le col, la Hourquette et la vision sur le lac de Cap de Long.


Et de deux ! là, c’était vraiment pas de la tarte ! il se mérite surtout avec des sacs comme les nôtres ; finalement ça se fait, et je suis content qu’on l’ai fait… Autre point, je connais un peu Pascale et sa persévérance, mais plus que son désir de m’accompagner, je reste stupéfait de sa confiance…Elle a peut être plus confiance en moi que moi-même.  Elle en prends plein les yeux, elle savoure, elle se délecte, elle encaisse , mais elle se plaint pas, elle me suit, ses pas dans les miens, l’ombre de mon ombre ou me précède… une formidable coéquipière…

De la Hourquette, à 2614m, j’ai prévu de faire en sorte de ne pas perdre l’acquis d’altitude pour nous diriger vers la montagne de Cap de Long et la Hourquette du même nom. De fait nous allons tenter de passer en longeant sous la crête ver le col Tourrat, mais des arêtes difficilement franchissables vont faire barrage et nous obliger à descendre le ravin par les herbages en couloirs abrupt… Bon ça va être casse-gueule ces passages, et parfois il faut s’aider des mains, ou balancer les bâtons pour descendre.

Je suis descendu au bas du ravin, et c’est l’heure de faire la pause. Pascale a continué et tout en ne perdant que peu de hauteur va réussir à trouver un passage… Je l’appelle avec regret, elle tient le bon bout, mais elle va descendre et me rejoindre… Il est temps pour nous de nous reposer, de reprendre des forces, et du tonus.


Nous repartons : on va contourner le petit mamelon qui nous fait face et suivre la courbe des 2500m. ça se fait assez bien ! nous trouvons assez bien les parties herbeuses qui nous permettent d’avancer tout en restant sur le même niveau… et finalement nous retrouvons des cairns, et un sentier assez fréquenté…d’ailleurs y a du monde qui descend.


Nous devons monter, une longue montée sous la domination du Campbieil. Plus que la montée qui nous fatigue, nous prenons plaisir à admirer la roche ; du magma… Nous atteignons le plateau, étonnant mélanges de schistes , dressés comme des orgues de Staline, un peu dans tous le sens, de ces plaques rondes comme des lions de mer échoués, ce se sol presque lunaire sur lequel quelques plantes ont décidées de résister…



Une femme et sa jeune fille descendent à leur tour… Sans réel équipement… Je suis souvent surpris des volontés des touristes, parfois avec des enfants…La balade du pic d’Estaragne et du Campbieil n’est quand même pas qu’une simple boucle…M’enfin ! Pour notre part c’est notre troisième col ! Avec vue superbe sur le Mont Perdu, et la vallée du Sausset… Par contre, le temps n’annonce rien de bon, le ciel blanchi, et plus loin des nuages montent… la journée va se terminer sur une note d’orage.


J’avais mis dans le programme de monter sur le Campbieil et c’est vrai que cela ne semble plus qu’une formalité de monter sur le dos de ce gros dinosaure, mais là on n’a vraiment pas le temps de passer une heure en aller retour…


Nous nous lançons dans la descente dans l’éboulis du versant Sud. Nous tentons de suivre la sente qui trace du col au port de Campbieil. Si la première partie est plutôt négociable, la suite dans le versant va être sacrement épique. Pour la trace, quelques cairns vont nous permettre de vérifier qu’on se fout pas dedans, mais pour le reste, ça va être un long numéro d’équilibriste, de surfeur… Bonjour les genoux ! Pff on déguste, et il me tarde d’atteindre les lacets du col.


Pfffiou ! C’était pas de la tarte… et content que nous soyons arrivés intacts tous les deux. C’est le genre de passage ou on risque plus de prendre une mauvaise blessure que dans tous les passages qu’on a déjà pu prendre… Allez, la source qui coule dans le lacet, est la bienvenue…j’avais sacrement soif ! Nous rassemblons nos forces et terminons les quelques lacets qui nous séparent du col…fissa… les orages montent bien plus vite que nous ! Et voilà : et de quatre !


On ne va pas trop s'attarder à admirer la vue sur la vallée de Piau Engaly. On passe à gauche du névé accroché sous le col et on attaque la longue descente dans les schistes… longue descente sur laquelle nous ne traînons pas. Si possible, j’aimerai arriver près des laquets sur le plat à la côte 2343, mais déjà l’orage est là, grondant, tonnant lançant des éclairs dans notre dos… quelques gouttes tombent, de plus en plus grosse, mais nous n’arrêtons pas, encore une descente au pas de course !. Nous atteignons le croisement du sentier qui descend sur Piau, et peu après, trouvons une partie presque plane, ou nous pouvons nous installer… De toute façon, il y a urgence : il faut monter et vite !

Nous sortons nos tentes, et hop, quatre sardines, j’accroche l’arceau, je rentre le sac à dos, il pleut… il faut encore poser les piquets et tendre les extrémités, et à l’abri. Pascale aussi a réussi tant bien que mal à poser sa toile et à se mettre à l’abri. L’orage tombe pas loin, un coup de vent vient secouer nos tentes, les rafales se font plus fortes, trop forte, j’attends une accalmie de la pluie pour aller mettre des haubans et voilà, paré pour la tempête.

Il est déjà tard, près de 19h… ce fut une grosse journée… Bon, l’emplacement n’est pas top, j’ai pris le plus penché laissant le plus grand et plus plat à Pascale, mais le tout dans l’urgence… pas grave ! je calerai mon matelas avec le sac à dos.  Il est temps de préparer le dîner… j’ai faim !

La pluie se calme, et je vais chercher de l’eau au torrent… les brebis se rassemblent juste en dessous de notre bivouac. Je ramène une bouteille d’eau à Pascale. Bon, elle n’est pas top l’eau…La forte pluie d’orage à un peu lessivé autour du torrent, Heureusement il prends sa source un poil plus haut sous le pic des Aguilous… Pour ma part je vais la faire bouillir pour cuisiner…

Il va repleuvoir un peu, d’autres orages vont s’essaimer puis ça va se calmer… je vais aller faire un brin de toilette au ruisseau, j’ai les jambes noires jusqu’aux genoux… Mais bon, j’ai surtout besoin de repos… Entre temps, pendant l’orage j’ai potassé la carte, et compte tenu de l’expérience de l’éboulis sous la Hourquette de Cap de long, je vais proposer à Pascale de descendre par les cabanes de Aguilous et de l’Aguila pour remonter par le gave des Touyeres… C’est plus long, mais j’ai pas envie de laisser un genou sous le col de la Sede… Et puis je sature un peu de cette caillasse ! Un peu de vert nous fera du bien… Pascale est d’accord, et plutôt rassurée de cette étape beaucoup plus pépère.

Je regagne ma tente et dodo…

Quel Cirques : De Luchon à Gavarnie : Jour 8

Mardi 04 Aout 2015 / De la Montagne de Badet (sous Pic de Aguilous) au lac des Gloriettes.



Le réveil a sonné, mais j’ai fais tirer ce matin…quelques minutes… Comme d’hab, je range, je petit-dejeune, mais il semble que Pascale ne soit pas réveillée… Je vais l’appeler et faire un brin de toilette au ruisseau. Le temps ne s’est pas dégradé, il reste quelques nuages, mais il devrait faire beau.


Le soleil éclaire délicieusement les arêtes du Burgalasse. Je plie la tente presque sèche ce matin, et je termine mon sac…  les brebis vont se regrouper autour de nous, nous prenant visiblement pour le berger…




Nous partons… Nous atteignons rapidement le niveau des petits laquets et suivons la piste sans réellement voir où se situe la hourquette de Héas qu’on imagine plutôt à l'Est (celle évidente de Chermantas). 


On en profite pour découvrir des marmottes, un peu moins sauvage par ici. Trois personnes qui descendent de la hourquette de Heas  nous font réaliser qu’il faut monter plus dans les éboulis…Heureusement parce qu'on partait vers Chermantas ) Nous prenons la sente cairnée, puis une sorte de margelle et tranquillement nous arrivons au passage. Passage historique, avec ces gravures, dont celle de ce marcheur qui y a laissé sa trace en 1816… Deux cent ans bientôt.



De l’autre côté nous voyons mieux ce Pic de La Géla et cette crête évidente… mais aussi ce col de le Sede, moins évident, même si nous devinons le lacet… tant pis… On prend la vallée…



Nous descendons les longs lacets et atteignons le fond du vallon et bientôt la petite cabane maousse-costaud des Aguilous.  Superbe la vue sur la longue crête des Tours ; véritable rempart naturel, aux airs de forteresse bâtie… La descente se fait plus engagée ensuite, mais STOP ! Myrtilles !  Il faut pas déconner quand même ! Y a des moments qu’ils ne faut pas manquer, des rendez-vous avec la nature, et prendre ce qu’elle nous offre…mais quand même ! 


Nous repartons… mais la brume qui monte de la vallée arrive et va nous plonger dans le brouillard alors que nous arrivons à l’oratoire : «  Légende ! Deux colombes se désaltéraient à cette fontaine, prenant leur essor elles allèrent se poser, l’une à l’endroit ou fut bâtie le chapelle de Héas, et l’autre sur le mamelon de Poey Laun ». Mais plus que la légende des Colombes, c’est la statue qui orne l’oratoire qui est originale, sculptée dans un bloc de stalagmites, dont les concrétions forme des robes au x personnages.


Nous repartons et laissons le torrent qui se mute en cascade… Dans les lacets qui surplombent Heas, nous passons sous la couche nuageuse et retrouvons de la visibilité. Nous ne voyons que le toit en forme de croix de la chapelle mais nous évitons le hameau pour rejoindre le sentier qui monte par le gave des Touyeres. On retrouve l’affluence des sites proches de parking… Affluence mitigée, puisque seules les personnes réellement décidées à faire de la randonnée vont prendre ce chemin, les touristes moins sportifs peuvent monter directement au cirque de Troumouse en acquittant un péage…
Les nuages commencent à disparaître, et la chaleur à revenir. Nous atteignons le vallon supérieur du gave et décidons de faire une pause déjeuné à proximité d’un torrent. 
Nous repartons et attaquons les lacets pour atteindre le plateau et découvrir la vue époustouflante sur le cirque…  Tout de suite c’est sa grandeur qui nous surprend… Il est immense, mais plus que son immensité, c’est la conjonction de brutalité et de douceur qui le caractérise…


Nous nous dirigeons vers les lacs des Aires, le premier est un tableau originel… vaches et brebis qui se partagent une prairie bordée par l’étang… Image de l’Eden !


Nous contournons les étangs et prenons vers le nord pour accéder sur la bute qui nous permettra d’avoir une vue globale du cirque… Nous revenons ensuite sur le sentier principal et passons tout prêt d’un étang rose, après tout ceux qui furent noir, bleu, vert, blanc, gelé ou glacé voici le lac Rose…


Nous allons ensuite monter jusqu'à la Vierge installée sur son promontoire, puis commencer la descente… Un énorme bouquet de Casque de Jupiter ( Aconit Napel ) va m’inspirer pour une ultime photo du cirque…



Le sentier coupe ensuite à travers les lacets de la route, et je vais me faire plaisir à descendre aussi vite qu’un camping-car. Petite halte au torrent, puis nous continuons en direction du bar restaurant du Maillet.  Nous prenons un peu de route pour bien appréhender le sentier qui démarre et longe sur son flanc la montagne de Poueyboucou. Ce sentier a au moins le très gros avantage de nous permettre d’approcher et de voir bon nombre de marmottes, enfin !



Le faux plat ravive nos fatigues… Enfin, plutôt les miennes… Il me tarde d’arriver, cette journée est longue… Nous sommes sous le Turon de Poueyboucou et une énorme marmotte va se cacher sous un fourré, fourré qui, en regardant de plus près, est un fourré de framboises : STOOOP !!!!  Alors là, c’est la cerise sur le gâteau… Nous posons le sac à dos, et récolte !
Nous repartons, contournons le Turon et entamons la descente. De nouveau, approchant d’un parking, il y a foule surs les sentiers qui entourent le lac. Celui-ci est profond et sa rive sud formée d’un monticule au sommet plan sur lequel des zones herbeuses semblent pouvoir accueillir un bivouac. Seul hic, descendre sur le bord du lac ne semble pas évident… On verra plus bas.


Nous y sommes ! Nous traversons le sentier qui passe à l’Est du lac des Gloriettes…et nous nous dirigeons vers le labyrinthe que forment les rochers et les langues herbeuses… Nous en trouvons une  bien plane et posons nos sacs… Pascale va jeter un œil sur le torrent qui l’alimente et sur le bord du lac… Autour de la jetée du torrent l’eau est trouble et couverte d’écume… Un peu ragoutant !… Je vais à mon tour faire un tour, trouver un endroit par lequel descendre, et l’endroit étant plus propre, je vais piquer une tête et faire quelques ronds dans l’eau…



Rafraichi, je retourne au campement, que j’ai un peu de mal à retrouver dans ce labyrinthe. Pascale va partir a son tour au bord du torrent qui subitement est envahi par la brume.
Nous allons monter nos tentes puis préparer nos repas. La brume va se dégager rapidement et laisser place à une belle nuit claire. 

lundi 17 août 2015

Quel Cirques : De Luchon à Gavarnie : Jour 9

Mercredi 05 Aout 2015 / Du lac des Gloriettes au Bois de Bédérou.

Réveil, rangement, petit-déjeuner… temps clair d’une belle journée annoncée…Pliage et départ. Un groupe a déjà démarré et est passé sur le sentier juste en dessous. Nous rejoignons la passerelle et traversons le torrent… Les colchiques (Colchicum montanum)  couvrent par milliers les prairies…  Quelques marmottes vont se faire entendre…  Peu vont se montrer.


Nous montons vers le cirque d’Estaubé. Celui-ci moins régulier dans sa falaise que le cirque de Troumouse est pour moi moins impressionnant. La montée est régulière jusqu'à ce qu’on approche du versant sous la Hourquette d’Alans. Nous prenons des lacets tandis qu’un groupe descend de la Hourquette en passant juste sous le Pic Rouge. Un autre groupe va monter juste en dessous… et tout ce petit monde va se retrouver en file plus ou moins indienne sur le sentier qui mène au Port Neuf de Pinède. 


Nous sommes, Pascale et moi, devant à présent tout le monde et je fais gaffe de ne pas manquer le sentier qui part à droite vers la brèche de Tuquerouye.  Moins évident il est bien cairné dans sa partie qui traverse l’éboulis de gros roc. Les autres groupes nous ont rejoints et nous avons laissé passer des jeunes pressés d’en découdre dont une fille à l’équipement de scout. Enfin, en fait on se laisse passer à tour de rôles, mais nous arrivons derrière la borne de Tuquerouye presque tous ensemble.


 Le couloir nous fait face : impressionnant. Impressionnant et inquiétant. Vu comme ça, même s’il ne reste pas vraiment de neige sauf  du côté Est, il ne semble pas facile… Tout le monde se regarde, hésite, trépigne et hésite… un homme en descend justement, minuscule tache rouge en haut de ce couloir de près de 300 mètres. L'attente est presque interminable à croiser nos regards... Allez je me lance, Pascale me suit, ses pas dans les miens, le reste de l’équipe part derrière nous…
Les lacets du départ, bien que serrés se font assez bien, plus haut, ça devient vraiment glissant tellement le sol est meuble. Je tente de trouver des passages plus solides… je croise le monsieur qui descend et qui m’annonce que le Mont Perdu est invisible, perdu dans les nuages…
Déception ! Lui descends sans l’avoir vu ! Nous continuons à monter, la dernière partie est franchement pourrie, et je passe plus à droite par les rochers… Le refuge est a une portée de mains et je l’atteins, enfin ! Je fais le tour du bâtiment pour atteindre le balcon Sud : Seul le lac Glacé est visible, les nuages défilent au dessus des 2800, rendant invisible la montagne qui devait nous faire face…


Tant pis, J’attends Pascale qui arrive à son tour, heureuse d‘en avoir terminé avec cette difficulté…Nous entrons dans le refuge, à la porte visiblement arrachée de ses gongs…le reste du refuge est propre et rangé. Hormis la disparition du poste d’appel des secours, rien ne semble manquer. Seul le vent a commis des dégâts en arrachant les tôles couvrant la partie gauche du premier bâtiment et la porte. Dommage ce doit être un abri formidable.


Les deux groupes qui nous suivaient arrivent à leur tour.  Une famille va ensuite descendre à proximité du lac Glacé pour déjeuner, mais pour notre part, alors que le mont Perdu ne semble décidément pas se dégager, nous redescendons. Pascale craint la descente, pour ma part, elle m’inquiète moins que la montée…

C’est parti ! On va plutôt bien négocier la partie haute, la seconde est plus délicate, la troisième sera plus facile et nous arrivons sous la borne ; gros soulagement de cette descente qui s’est finalement plutôt très bien passée. 


La lumière est superbe pour mettre en valeur les plis et les couches de roches, et nous faire prendre conscience de l’immense bouleversement  qui a crée la montagne. Nous reprenons ensuite l’éboulis de gros blocs, et retrouvons ensuite le sentier… la partie étant plane, nous avançons jusqu'à la jonction des sentiers vers la Hourquette d’Alans . Nous allons monter au dessus du sentier pour nous mettre à proximité d’un torrent et faire notre pause déjeuné.


Nous repartons, en montant directement jusqu’à un lacet et suivons ensuite le sentier. C’est notre dernière Hourquette… Il y a du monde au col, un comité d’accueil ! Deux cent mètres a faire ,  doucement parce qu’il fait chaud… En plus la roche a des couleurs étonnantes passant du vert au mauve, parfois couvertes de fin cristaux… Nous atteignons le col, aux accents internationaux…Nous profitons du point du vue sur la vallée de la Grande Glère mais aussi sur le massif à l’ouest avec le Vignemale qui domine la masse des montagnes.


Pour notre part, nous engageons la descente vers le plateau de Cardous. Nous croisons quelques marcheurs qui se dirigent vers la Hourquette que nous venons de franchir. Nous atteignons le refuge des Espuguette, dévolu à une mission de buvette en cet après midi. Nous continuons la descente, tout en regardant le bois vers le Béderou… En effet, nous ne sommes pas si loin de Gavarnie, et on pourrait presque revenir à la voiture. Je n’en ai pas réellement envie et pour notre ultime nuit autant trouver un coin agréable et prendre notre temps pour notre soirée et notre dernière matinée… Pascale n’a également pas très envie d’anticiper notre retour.  


Nous approchons du ruisseau de Pailla, et le traversons pour regagner le bois de pins, situé sous la bienveillance des deux frères Astazou, le petit et le grand ! Bon, apparemment le bois aux petites clairières herbeuse est aussi la zone de pâtures des vaches…et il ne va pas être facile de trouver un coin sur lequel il n’y a pas trop de bouses…en prime, c’est le royaume des mouches… On va trouver quand même un endroit propre et plan, et nous allonger sur l’herbe pour nous reposer, plus ou moins à l’ombre.

Je profite de la proximité de Gavarnie pour prendre des nouvelles de mes proches... Mon père a été hospitalisé d'urgence suite a un malaise vagal. Il est temps de rentrer... 
Je vais aller chercher de l’eau au ruisseau et en profiter pour faire un brin de toilette. Juste en face, se trouve un petit fourré de framboisiers… je vais faire une récolte de framboises dans ma casquette, puis remonter au bivouac. Pascale a prévu de faire des crêpes, et ça ne doit pas être mauvais des crêpes aux framboises sauvages. Elle a pour sa part déjà monté sa tente et je vais faire de même.


Nous allons tranquillement préparer nos repas du soir, ultime dîner de cette aventure. Je termine mon dernier sachet lyophilisé, et il ne reste presque plus rien… Soirée douce et tranquille après toutes ces journées d’émotions et d’efforts. Par contre, alors que nous sommes dehors, les mouches ont décidés d’envahir la tente et se sont glissés entre la chambre et la toile extérieure !

Nous terminons de dîner… le soleil est parti derrière les montagnes et la nuit s’installe doucement. Nous regagnons nos tentes pour une ultime nuit…

Quels Cirques ! De Luchon à Gavarnie : Jour 10

Jeudi 06 Aout 2015 / Du Bois de Bédérou à Gavarnie.


Rien ne presse ce matin… Les mouches ont fini par quitter la toile pour la plupart dans la nuit… En prime les vaches ont décidés de ne pas s’installer dans l’herbage en sous-bois mais de rester sur la prairie en contrebas du bois…ouf…
Ce ne fut pas une grande nuit… Le réveil a sonné depuis un moment... rien ne presse ce matin ! J’entends Pascale bouger et ouvrir une fermeture éclair… Je dégonfle mon matelas puis je me change, je range…

Nous allons déjeuner puis terminer de plier et de ranger nos sacs…Un dernier regard sur notre clairière que nous quittons pour rejoindre le ruisseau et nous retrouvons le sentier qui descend sur Gavarnie.  Plus nous approchons de Gavarnie et plus il y a du monde qui monte… nous allons même croiser un "bus" d’Espagnols (et pas des plus jeunes) partis pour monter à pieds ( sans le bus bien sûr )…


Nous atteignons la route le long du Gave et prenons la direction du village "commercial" puis du parking. La voiture est toujours là, intacte ! J’ouvre la voiture et nous y laissons nos sacs. Nous repartons ensuite vers le cirque, façon touriste, dans le flot ininterrompu de touristes qui arrive.


Nous remontons le long du Gave et passons l’hôtellerie du cirque ; c’est vrai qu’il est imposant ce cirque, les trois étage cumulés ont une hauteur de 1300 m à partir du sommet des éboulis, et la cascade une chute de 400 mètres… A la différence du cirque de Troumouse, c’est un cirque tout en brutalité, tout en verticalité, tout en minéralité ! Nous montons vers la cascade…Pascale est particulièrement en jambes ce matin…Nous allons arriver pratiquement jusqu’au bassin de chute puis redescendre et revenir au parking… La boucle est bouclée.


                Il est midi. Nous allons nous changer, puis prendre la voiture et rouler jusqu'à Luz Saint Sauveur. Nous allons y faire quelques achats de fruits frais et de fromages puis nous allons déjeuner au restaurant…


C’est le départ, un ultime passage par le col du Tourmalet afin d’avoir un dernier regard sur ce superbe massif du Néouvielle, puis rapidement, nous laissons les montagnes derrière nous… Montagne qui reste présente dans nos souvenirs de cette trop courte semaine