dimanche 20 octobre 2013

"De mare a Mare" : Randonnée en Toscane en 2011 : Introduction et Jour 1

"De mare a mare Italiana" : Randonnée en Toscane

 Introduction : Sortir de sentiers battus, découvrir une autre région, une autre culture, relever également un défis, mais aussi construire un périple dans un pays où la cartographie est pléthorique et où les sentiers de grande randonnées pratiquement inexistants. 

Au départ, m'est d'abord venue l'idée du "mare a mare", relier la mer à une autre mer. En France le GR10 traversant les Pyrénées ou le GR20 en Corse ont cette fonction, mais la montagne et moi ( enfin à cette période de ma vie ) ne sommes pas très proche. Je crains la montagne et la fatigue qu'elle génère dans mon organisme. ( J'ai eu un accident avec luxation de l'épaule dans le Mercantour, et me montre prudent et réticent à partir en montagne   désormais ). Je préfère les chemins moins pentus et les cimes moins élevées.

Plusieurs idées germent alors: l'Ecosse; l'Irlande, mais finalement la dolce vita italienne va conforter mon choix et se valider comme ma prochaine destination. 



De Pise à Pescara, ou de  la mer Tyrrhénienne à la mer Adriatique. Voilà quel sera mon terrain de jeu : Pourquoi ? Exactement parce que c'est un des rares endroit de la botte à être cartographié presque en continu et en totalité ( Serie 1/50000 de Kompass). 
A ce point, même si j'ai acquis les cartes en question, aucun sentier ne se dégage de la lecture des cartes. Il n'existe pas de GR trans-régionaux en Italie ou très peu, mais aucun dans la région que je souhaite traverser : le sud de la Toscane. 
A l'aide du portail de géocartographie Italien, je vais éditer ( copies d’écran et collages Excel ) et réussir à visualiser et tracer un périple d'une dizaine de jours. 
Le périple tracé, je vais le diviser en journées et grâce à une recopie sur Google earth, vérifier l’existence des dits chemins et quantifier distances et dénivelés et ainsi construire mes étapes. 

Etape suivante :  planifier et organiser cette randonnée : Quelques jours de congés à prendre avant fin mai, éviter la chaleur d'un été en Toscane, profiter des vacances solaires de mes enfants pour terminer ensemble par une visite touristique de la région. Je vais donc partir fin avril quelques jours avant la première semaine des vacances scolaires de cette année. 

Reste à trouver un moyen de transport, et je vais opter pour l'avion (surtout compte-tenu de la complexité pour rallier Pise en train depuis Narbonne ), avion au départ de Gérone  (à une heure de route de chez moi), par la célèbre compagnie Irlandaise. Seul inconvénient : je vais devoir trouver du gaz une fois à Pise. 


Mon sac est prêt, fin prêt: Depuis plusieurs mois, je travaille à avoir le sac le plus compact et léger possible, tout en ne sacrifiant ni au confort ni à la sécurité pour partir plusieurs jours et plus d'une semaine en itinérant sans assistance. 
Je pense avoir ce sac et cette randonnée devrait le valider. 
C'est aussi un grand saut. Première sortie de cette longueur en solo, dans un pays dont je ne parle pas la langue hormis les quelques rudiments que je tente d’acquérir depuis plusieurs mois. 

J'ai pas mal de doutes quand même donc à la veille de mon départ.. Pourtant je l'ai décidé... envers et contre tous...


Voici donc le Compte Rendu de cette première partie :Traversée de la Toscane de Pise à Perugia, qui sera suivi l'année suivante de la seconde partie de Perugia à Pescara. 

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Deux jours viennent de passer… et je commence ici  ce compte-rendu
Il est 19h30 et c’est dimanche de Pâques…
Deux jours seulement et déjà…
Après le plongeon dans la Grande Europe dans l’aéroport de Gérone, c’est le vide de la Toscane.
Les oiseaux chantent à tue-tête le soleil revenu en cette fin de journée, et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre, mais il  ne faudrait pas qu’ils chantent non plus toute la nuit, parce que leur chant me fait étrangement penser à celui du rossignol de Durban Corbières.
Voici donc un petit retour sur ces deux journées : 


Jour 1 : ou Samedi 23 Avril 2011

(Nb : le parcours tracé ne reprend pas exactement le sentier suivi alors: Google Maps n'ayant pas intégré tous les sentiers pédestres existant et par lesquels j'ai pu passer, mais cela donne une bonne approximation des étapes. )

Je partais de Gérone sous la pluie en ce vendredi soir.  En fait, il a plu de Port La Nouvelle à Gérone, presque sans discontinuer. c'est mon épouse qui m'a conduite en voiture jusqu’à l'aéroport. Je n'ai pas eu à attendre pour faire enregistrer mon sac qui voyagera en soute, particulièrement bien emballé dans un sac poubelle. J'ai pris l'avion en temps et en heure,sans problème...


En vol, l’avion avait traversé un épisode pluvieux, surement non loin de la Corse, mais à Pise, il faisait chaud, même lourd malgré l’heure tardive. Mais alors que je traversais la ville, d’épisodiques gouttes de pluie tombèrent et j’espérais bien que ce seraient les dernières.

Bien qu’il fût tard, ou tôt suivant le côté du jour où l’on se trouve, en fait il était plus d’une heure du matin, après avoir atterri après minuit et rejoint le centre à pieds, deux bons kilomètres plus loin. La ville était étonnamment animée, installée dans une douce euphorie, surtout le long de l’Arno, dans le quartier étudiant. Des jeunes par centaines avaient investis les lieux pour se retrouver. Ville jeune, festive, je me rendis ensuite ensuite vers la Piazza dei miracoli afin d’admirer de nuit la Torre Pendante. 



Et il en faut un vrai miracle pour qu’elle tienne encore debout cette magnifique tour de marbre blanc. J’essayais de prendre les trois monuments de nuit, jouant avec les sensibilités de mon appareil, puis, je rejoignais l’endroit où j’avais prévu de m’installer pour la nuit. 

Je regrettais déjà les quelques endroits que je croisais, certain d’être plus tranquille dans celui que j’avais repéré depuis google earth. Hélas celui-ci n’était qu’une vague décharge, des détritus de chantier jonchaient le chemin qui y menait, mais je persistais, car je n’avais plus guère le choix avec la nuit de trouver autre chose, et m’enfonçais dans un petit sous-bois où je trouvais un endroit plat et pratiquement « propre ». J’étalais ma bâche de plastique, ôtais les bouteilles de plastique, puis installais le matelas puis mon duvet et tentais de trouver le sommeil.
A coup sûr, je ne risquais pas d’être dérangé… sauf par les moustiques qui me tournaient autour. Je me calfeutrais dans mon duvet, malgré la moiteur de la nuit, mais la pluie se fit plus intense, m’obligeant à ouvrir la bâche de sol et à m’en couvrir. Mais il était dit que cette première nuit se ferait sans dormir. La pluie redoubla d’importance, il pleuvait vraiment et l’eau ruisselait sur le plastique et mouillait le matelas et le duvet, risquant de le tremper gravement. Inutile d’insister, il ne me restait plus qu’à plier et trouver un endroit au sec.

Il pleuvait vraiment et je pliais une bâche trempée au fond de mon sac, et un duvet bien imbibé lui aussi. Je marchais jusque sous le tunnel ferroviaire et m’abritais un instant le temps de passer mes affaires de pluie. La journée commençait bien! J’avais prévu de prendre des photos de jours des trois monuments mais j’y renonçais et filais jusqu’à l'hypermarché Carrefour. Il plut tout du long du parcours et un fois arrivé sur le parking, je partis m’abriter sous un abri à caddie. 

Il était 6H 30 et en attendant l’ouverture, j’en profitais pour sécher, mais mon sac ruisselait et pesait deux fois plus lourd. Je ne m’étais jamais trouvé si tôt devant un hypermarché et les employés devaient se demander ce que j’y faisais à cette heure. Je m’occupais en regardant l’arrivée des employés puis des premiers clients, puis enfin, après deux heures d’attente ce fut l’ouverture.
Dès l'entrée, l’hôtesse d’accueil tint à emballer mon sac. Malgré que sa housse fut petite, elle insista et y parvint tandis que j’en profitais pour échanger avec elle mes premiers mots d’Italien. Une fois le sac emballé, je filais dans le rayon camping afin de prendre une recharge de gaz ( Je trouvais uniquement des cartouches à percer, et non de cartouches à visser) ; hélas, ce n’était pas les bonnes ( Pourtant j'avais opté pour la marque du réchaud Campingaz, plus facile en trouver en europe ) et j’en étais quitte pour aller dans le commerce en centre ville. 

Je fis ensuite mes courses à la vitesse  grand V, Pécorino, salcisse, biscuits, de l’eau et une bouteille de Powerade qui effacera ma fatigue au moment de  marcher, et me rendais à la caisse. Il était à peine 9h quand je sortais du magasin. 

Dehors, il ne pleuvait plus et je traversais la ville pour trouver effectivement la recharge de gaz à une petite boutique spécialisée dans le matériel de camping,  avant de continuer vers la gare, non loin de là.


Dix heures, j’avais mon billet de train de 10h50 pour Quercianella, quai N° 13. Le train partit à l’heure, et arriva également à l’heure à la petite gare du village balnéaire. Je le traversais  jusqu'à un petit port de plaisance à la sortie du bourg et m’installais sur une plage de gros galets où j’en profitais malgré le temps mitigé pour étaler mes affaires et tente de les faire sécher au vent et au pâle soleil avant le départ. Je cassais la croute en attendant et préparais mon sac pour le départ.
De mare....

Allez route… Kilomètre Zéro !!! Départ.
Je longeais la mer sur deux /trois kilomètres surplombant les vastes propriétés et les maisons de luxe avec vues sur la mer avant de bifurquer sur la gauche et passer sous l’autoroute. Une Maserati, afin de me faire peur fit un bang à ma hauteur passant de 80 à 200 km/h. Impressionnant…de bêtise !
Cette fois, c’était parti ! Le chemin montait perpendiculaire à la Belle Bleue avant de sinuer dans un sous-bois où les cyclamens sauvages tapissaient le sol.

 Je craignais déjà de me tromper, les chemins étant nombreux mais rarement indiqué sur ma carte,  finalement c’était bon et j’atteignis le premier village : Miseracordia maritima. Faute de fontaine dans le village, je demandais de l’eau à l’habitant, étant déjà à sec, celui-ci, mort de rire, fit le plein de ma gourde, puis je continuais mon chemin.






Un peu plus loin, à la gare de Sante Luce, je fis de nouveau le plein d’eau en prévision du soir, et repris ma route. Je longeais en le surplombant le lac de retenu d’eau, et déjà Castellina était en vue, mais pour cette première journée, la distance était importante, et la fatigue se faisait  sentir, surtout que je n’avais pas dormi de la nuit précédente et que je n’étais pas partis très tôt le matin.  Mais le dénivelé pour atteindre le village m’incitait à m’installer dans une oliveraie.


 Je montais enfin ma tente, pour la première nuit. Je préparais une soupe, puis rapidement me couchais. L’endroit était plutôt calme, même si des chiens de la ferme voisine aboyèrent épisodiquement pendant la nuit et que les bruits de l’usine de laine de roche située au fond du vallon parvinrent jusqu'à moi.  

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