"De mare a mare Italiana" : Randonnée en Toscane
Plusieurs idées germent alors: l'Ecosse; l'Irlande, mais finalement la dolce vita italienne va conforter mon choix et se valider comme ma prochaine destination.
De Pise à Pescara, ou de la mer Tyrrhénienne à la mer Adriatique. Voilà quel sera mon terrain de jeu : Pourquoi ? Exactement parce que c'est un des rares endroit de la botte à être cartographié presque en continu et en totalité ( Serie 1/50000 de Kompass).
A ce point, même si j'ai acquis les cartes en question, aucun sentier ne se dégage de la lecture des cartes. Il n'existe pas de GR trans-régionaux en Italie ou très peu, mais aucun dans la région que je souhaite traverser : le sud de la Toscane.
A l'aide du portail de géocartographie Italien, je vais éditer ( copies d’écran et collages Excel ) et réussir à visualiser et tracer un périple d'une dizaine de jours.
Le périple tracé, je vais le diviser en journées et grâce à une recopie sur Google earth, vérifier l’existence des dits chemins et quantifier distances et dénivelés et ainsi construire mes étapes.
Etape suivante : planifier et organiser cette randonnée : Quelques jours de congés à prendre avant fin mai, éviter la chaleur d'un été en Toscane, profiter des vacances solaires de mes enfants pour terminer ensemble par une visite touristique de la région. Je vais donc partir fin avril quelques jours avant la première semaine des vacances scolaires de cette année.
Reste à trouver un moyen de transport, et je vais opter pour l'avion (surtout compte-tenu de la complexité pour rallier Pise en train depuis Narbonne ), avion au départ de Gérone (à une heure de route de chez moi), par la célèbre compagnie Irlandaise. Seul inconvénient : je vais devoir trouver du gaz une fois à Pise.
Mon sac est prêt, fin prêt: Depuis plusieurs mois, je travaille à avoir le sac le plus compact et léger possible, tout en ne sacrifiant ni au confort ni à la sécurité pour partir plusieurs jours et plus d'une semaine en itinérant sans assistance.
Je pense avoir ce sac et cette randonnée devrait le valider.
C'est aussi un grand saut. Première sortie de cette longueur en solo, dans un pays dont je ne parle pas la langue hormis les quelques rudiments que je tente d’acquérir depuis plusieurs mois.
J'ai pas mal de doutes quand même donc à la veille de mon départ.. Pourtant je l'ai décidé... envers et contre tous...
Voici donc le Compte Rendu de cette première partie :Traversée de la Toscane de Pise à Perugia, qui sera suivi l'année suivante de la seconde partie de Perugia à Pescara.
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Deux jours viennent de
passer… et je commence ici ce compte-rendu
Il est 19h30 et c’est
dimanche de Pâques…
Deux jours seulement
et déjà…
Après le plongeon dans
la Grande Europe dans l’aéroport de Gérone, c’est le vide de la Toscane.
Les oiseaux chantent à
tue-tête le soleil revenu en cette fin de journée, et ce n’est pas moi qui vais
m’en plaindre, mais il ne faudrait pas
qu’ils chantent non plus toute la nuit, parce que leur chant me fait
étrangement penser à celui du rossignol de Durban Corbières.
Voici donc un petit
retour sur ces deux journées :
Jour 1 : ou Samedi 23 Avril 2011
(Nb : le parcours tracé ne reprend pas exactement le sentier suivi alors: Google Maps n'ayant pas intégré tous les sentiers pédestres existant et par lesquels j'ai pu passer, mais cela donne une bonne approximation des étapes. )
Je partais de Gérone sous la pluie en ce vendredi soir. En fait, il a plu de Port La Nouvelle à
Gérone, presque sans discontinuer. c'est mon épouse qui m'a conduite en voiture jusqu’à l'aéroport. Je n'ai pas eu à attendre pour faire enregistrer mon sac qui voyagera en soute, particulièrement bien emballé dans un sac poubelle. J'ai pris l'avion en temps et en heure,sans problème...
En vol, l’avion avait traversé un épisode
pluvieux, surement non loin de la Corse, mais à Pise, il faisait chaud, même
lourd malgré l’heure tardive. Mais alors que je traversais la ville,
d’épisodiques gouttes de pluie tombèrent et j’espérais bien que ce seraient les
dernières.
Bien qu’il fût tard, ou tôt suivant le côté du jour où l’on
se trouve, en fait il était plus d’une heure du matin, après avoir atterri
après minuit et rejoint le centre à pieds, deux bons kilomètres plus loin. La
ville était étonnamment animée, installée dans une douce euphorie, surtout le
long de l’Arno, dans le quartier étudiant. Des jeunes par centaines avaient
investis les lieux pour se retrouver. Ville jeune, festive, je me rendis ensuite
ensuite vers la Piazza dei miracoli afin d’admirer de nuit la Torre Pendante.
Et
il en faut un vrai miracle pour qu’elle tienne encore debout cette magnifique
tour de marbre blanc. J’essayais de prendre les trois monuments de nuit, jouant
avec les sensibilités de mon appareil, puis, je rejoignais l’endroit où j’avais
prévu de m’installer pour la nuit.
Je regrettais déjà les quelques endroits que
je croisais, certain d’être plus tranquille dans celui que j’avais repéré depuis
google earth. Hélas celui-ci n’était qu’une vague décharge, des détritus de
chantier jonchaient le chemin qui y menait, mais je persistais, car je n’avais
plus guère le choix avec la nuit de trouver autre chose, et m’enfonçais dans un
petit sous-bois où je trouvais un endroit plat et pratiquement « propre ».
J’étalais ma bâche de plastique, ôtais les bouteilles de plastique, puis
installais le matelas puis mon duvet et tentais de trouver le sommeil.
A coup sûr, je ne risquais pas d’être dérangé… sauf par les
moustiques qui me tournaient autour. Je me calfeutrais dans mon duvet, malgré
la moiteur de la nuit, mais la pluie se fit plus intense, m’obligeant à ouvrir
la bâche de sol et à m’en couvrir. Mais il était dit que cette première nuit se
ferait sans dormir. La pluie redoubla d’importance, il pleuvait vraiment et
l’eau ruisselait sur le plastique et mouillait le matelas et le duvet, risquant
de le tremper gravement. Inutile d’insister, il ne me restait plus qu’à plier
et trouver un endroit au sec.
Il pleuvait vraiment et je pliais une bâche trempée au fond
de mon sac, et un duvet bien imbibé lui aussi. Je marchais jusque sous le
tunnel ferroviaire et m’abritais un instant le temps de passer mes affaires de
pluie. La journée commençait bien! J’avais prévu de prendre des photos de jours
des trois monuments mais j’y renonçais et filais jusqu’à l'hypermarché Carrefour. Il plut tout
du long du parcours et un fois arrivé sur le parking, je partis m’abriter sous un abri à
caddie.
Il était 6H 30 et en attendant l’ouverture, j’en profitais pour sécher,
mais mon sac ruisselait et pesait deux fois plus lourd. Je ne m’étais jamais
trouvé si tôt devant un hypermarché et les employés devaient se demander ce que
j’y faisais à cette heure. Je m’occupais en regardant l’arrivée des employés
puis des premiers clients, puis enfin, après deux heures d’attente ce fut l’ouverture.
Dès l'entrée, l’hôtesse d’accueil tint à emballer mon sac. Malgré que sa
housse fut petite, elle insista et y parvint tandis que j’en profitais pour
échanger avec elle mes premiers mots d’Italien. Une fois le sac emballé, je filais
dans le rayon camping afin de prendre une recharge de gaz ( Je trouvais uniquement des cartouches à percer, et non de cartouches à visser) ; hélas, ce
n’était pas les bonnes ( Pourtant j'avais opté pour la marque du réchaud Campingaz, plus facile en trouver en europe ) et j’en étais quitte pour aller dans le commerce en
centre ville.
Je fis ensuite mes courses à la vitesse grand V, Pécorino, salcisse, biscuits, de
l’eau et une bouteille de Powerade qui effacera ma fatigue au moment de marcher, et me rendais à la caisse. Il
était à peine 9h quand je sortais du magasin.
Dehors,
il ne pleuvait plus et je traversais la ville pour trouver effectivement la recharge de gaz à
une petite boutique spécialisée dans le matériel de camping, avant de continuer vers la gare, non loin de
là.
Dix heures, j’avais mon billet de train de 10h50 pour
Quercianella, quai N° 13. Le train partit à l’heure, et arriva également à
l’heure à la petite gare du village balnéaire. Je le traversais jusqu'à un petit port de plaisance à la sortie
du bourg et m’installais sur une plage de gros galets où j’en profitais malgré
le temps mitigé pour étaler mes affaires et tente de les faire sécher au vent
et au pâle soleil avant le départ. Je cassais la croute en attendant et préparais
mon sac pour le départ.
De mare....
Allez route… Kilomètre
Zéro !!! Départ.
Je longeais la mer sur deux /trois kilomètres surplombant
les vastes propriétés et les maisons de luxe avec vues sur la mer avant de
bifurquer sur la gauche et passer sous l’autoroute. Une Maserati, afin de me
faire peur fit un bang à ma hauteur passant de 80 à 200 km/h. Impressionnant…de
bêtise !
Cette fois, c’était parti ! Le chemin montait
perpendiculaire à la Belle Bleue avant de sinuer dans un sous-bois où les
cyclamens sauvages tapissaient le sol.
Je craignais déjà de me tromper, les
chemins étant nombreux mais rarement indiqué sur ma carte, finalement c’était bon et j’atteignis le
premier village : Miseracordia maritima. Faute de fontaine dans le
village, je demandais de l’eau à l’habitant, étant déjà à sec, celui-ci, mort
de rire, fit le plein de ma gourde, puis je continuais mon chemin.
Un peu plus loin, à la gare de Sante Luce, je fis de nouveau le plein d’eau en prévision du soir, et repris ma route. Je longeais en le surplombant le lac de retenu d’eau, et déjà Castellina était en vue, mais pour cette première journée, la distance était importante, et la fatigue se faisait sentir, surtout que je n’avais pas dormi de la nuit précédente et que je n’étais pas partis très tôt le matin. Mais le dénivelé pour atteindre le village m’incitait à m’installer dans une oliveraie.
Je montais enfin ma tente, pour la première nuit. Je préparais une soupe, puis rapidement me couchais. L’endroit était plutôt calme, même si des chiens de la ferme voisine aboyèrent épisodiquement pendant la nuit et que les bruits de l’usine de laine de roche située au fond du vallon parvinrent jusqu'à moi.
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