jeudi 7 novembre 2013

"De mare a mare" : Randonnée en Toscane en 2011 : Jour 10

Jour 10 , le lundi 02 Mai  : Ultime et dernière étape.

Nuit tranquille au milieu des oliviers, même si un habitant à quatre patte (hérisson crapaud ??), essaya de rentrer dans la tente. Il ne semblait pas farouche pourtant et ne fila pas à mes PssccHHH !!

De toute façon le jour se levait rapidement, et alors que je regardais ma montre, je m’aperçus qu’elle s’était arrêtée à 21h15. Il est vrai qu’elle ne supportait plus vraiment l’humidité, n’étant plus étanche depuis le changement de piles que j'avais fait faire par le bijoutier de ma commune quelques semaines auparavant. 

Je rationnais l’eau plate pour cette ultime étape afin de me raser ce matin et de faire un brin de toilette...toilette à l’eau chaude, s’il vous plait !!
Ultime petit déjeuner en solo puis départ. Le chemin longeait la crête de plusieurs collines, surplombant de 500 m l'immense lac de Trasiméno, avant de descendre sur San Argcangelo. Beau points de vues assurés, dommage que le temps ne fut pas aussi clair et beau que la veille et resta brumeux, ce qui gâcha ce dernier plaisir. Je fis une halte à un ancien petit monastère, puis aborda la descente. Il me restait encore une dizaine de kilomètre à faire en sous bois, sur une large piste, et j’arrivais enfin au village de San Arcangelo. 

Il restait la route à traverser avant de me présenter à l’accueil du camping et de remplir mon inscription. 
C’est avec soulagement que j’installais ma tente sur l’emplacement qu’on m’avait attribué. J’allais ensuite faire quelques courses à l’épicerie du camping puis prendre un bon repas. Ensuite, je pris une bonne douche puis me reposais avant l’arrivée d’Isabelle et des enfants.Il était temps que j'arrive, la cheville me faisait assez mal, sans être non plus vraiment douloureuse: elle était enflée et méritait surement du repos. Je constatais que j'avais pas mal fondu, au final, 5 à 6 kilos quand même. 

En attendant ma petite famille, je visitais le camping et appréciais son implantation au pied du lago. C’est avec une certaine fierté que je pouvais dire que j’avais traversé la toscane, de Quercianella à San Arcangello, de la Toscane à l’Ombrie.


Premier Bilan : 

Je constatais que ma préparation était sans faille, avec des étapes bien ficelées autant en termes de longueur qu’en termes de dénivelé. Seul bémol, cette légère entorse qui me gênait depuis Pienza, et ces quelques égarements ponctuels, par manque de précision des cartes.
J’avais découvert une région, bien plus sauvage et naturelle que je le pensais, même si les clichés des cyprès, de la vigne, des oliveraies et du blé est bien réel. C’est une magnifique région qui ne s’est pas laissé envahir par le développement qu’on voudrait inéluctable. Pas de zone pavillonnaire envahissante, ni commerciale ou artisanale à foison. La région a su composer avec son passé et son patrimoine naturel. 

De plus, et ce fut une agréable surprise, même si les bords des routes servent souvent de dépotoir aux automobilistes qui se débarrasses de leurs détritus consommés en voitures, les villes et les villages sont d’une grande propreté, bien pavées, avec une mise en valeur du patrimoine, et avec une présence de commerces de proximité qui existent de moins en moins  en France. 

Le fait de ne pas goudronner toute les routes du pays, permet surement de réinvestir le bitume qui n’est pas employé dans la gestion touristique des villes et des villages. En contrepartie, beaucoup de routes sont en terre battue et concassé de calcaire, ce qui ne semble s’en plaindre par ici, et surement pas les marchands de gros 4x4.

Le temps, hélas, n’avait pas été aussi clément que je l’espérais et même si la pluie n’a pas trop été présente pendant la journée, hormis les deux orages. Je regrette aussi, la grosse couverture nuageuse et un voile de brume quasi permanent, alors que j’espérais un temps presqu’estival.

mercredi 6 novembre 2013

"De mare a mare" : Randonnée en Toscane en 2011 : Jour 9

Jour 9 Dimanche Premier Mai de 2011

Départ au sec, et sans avoir à replier la tente, mais départ précipité alors que j’entendis des bruits suspects au l’étage inférieur  Ne tenant pas à me faire découvrir, je fis rapidement mon sac et déguerpis. Finalement, ce ne devait pas être important, un oiseau ou un animal, fouinant les anciennes étables…

Ce fut surement la plus belle des journées, un temps magnifique, un ciel d’azur immaculé, une lumière cristalline, m’accompagna toute la journée.

Je quittais "ma" ferme et la colline pour rejoindre le vallon et prendre le chemin qui longeait un ruisseau. Endroit agréable et bucolique qu’il me fallait quitter pour rejoindre un quartier industriel et passer l’autoroute. Je galérais pour arriver à la route, ne trouvant pas vraiment de chemin et devant traverser des cultures en friches à flanc de colline.

Direction Chiusi, ville au passé étrusque à laquelle un musée conséquent rendait homage. La montée vers la ville se fit par la route, et sur le bitume mes pieds devinrent douloureux mais j’arrivais à marcher normalement, a condition d’écourter mes pause et de ne pas trop me refroidir. J’arrivais en ville, visitais le centre et la quittais rapidement, tout étant fermé en ce dimanche.

Direction Moiamo. Je dus d’abord contourner le cimetière de Chiusi avant d’atteindre la vallée et longer les canaux aux relents pestilentiels, avant de m’enfoncer dans un vaste domaine. L’endroit était magnifique, paisible, ponctué de petits lacs, un vrai havre de paix. 

De là descente vers le village de Moiamo que je traversais rapidement, village moderne, sans ame…
Du village je montais par un chemin traversant des oliveraies ; J’arrivais rapidement à un petit hameau, et j’avais prévus de prendre un sentier de crête qui devait me mener à Panicale . Hélas, le chemin disparut dans le sous bois et je dus traverser les oliveraies afin de rallier la route de Paciono. Nouvelle galère pour descendre et gravir les collines couvertes d’oliviers.

Mais la vue sur le lac de Trasimeno était magnifique, et surtout me confirmais que j’arrivais au terme de cette randonnée.
J’arrivais à Paciono, en fête ce jour là, une fête agricole tenue sur une place au bas du village. Je traversais le village, jetais un œil sur la concentration de matériel agricole et poursuivais mon chemin pour Panicule.  J’optais pour la route basse, ce qui devait m’éviter de monter, mais rapidement une propriété bloqua le passage, à moins que je ne me sois trompé, malgré les vérifications que j’avais faites avant de m’engager ;  la solution : traverser une oliveraie et monter jusqu’à la crête pour rattraper la voie haute, ce qui me vaudra une bonne suée et un passage délicat à travers un sous bois dense et épineux. 



J’arrivais enfin sur la route, celle qui devait me conduire sans plus de surprises vers Panicale où se tenait une brocante. Je visitais rapidement le village, cherchant principalement une fontaine pour faire le plein d’eau, mais n’en trouvais pas. Je décidais de continuer et de tenter de trouver de l’eau au stade de foot, se trouvant en contrebas du village. Hélas, je n’y trouvais pas d’eau non plus, et décidais de continuer vers le dernier parcours qui me séparait de San Arcangelo et du camping.

Je traversais un  quartier résidentiel,  essaimé à flanc de colline, et trouvais un habitant arrosant son jardin. Je lui demandais un peu d’eau et celui-ci au lieu de me donner de l’eau du robinet, partit me chercher une bouteille d’eau gazeuse. On échangea quelques mots, je le remerciais chaleureusement et continuais mon chemin jusqu'à la crête couverte d’oliveraies ou je m’installais pour la nuit et profitais d’une magnifique coucher de soleil.

mardi 5 novembre 2013

"De mare a mare" : Randonnée en Toscane en 2011 : Jour 8

Jour 8… Samedi 30 Avril  une semaine de marche !


Une fois de plus, je pliais mouillé, trempé même, et reprenais un tapis de sol irrécupérable. Je ne tardais pas à partir pour Monticielo, admirable village médiéval que j’atteignais au bout d’une heure. 



Admirable et pratique village qui s’était équipé d’un bloc sanitaire d’une rare qualité, où j’en profitais pour faire une beauté et laver mon linge. Apres la visite rapide du village endormi, j’assistais au départ d’une famille de Français avant de je repartir moi aussi, allégé du tapis de sol.


Rapidement j’atteignis Montepulciano.


 Aprés un petit tour de l’église au dôme imposant, je montais en ville et arrivais sur la place principale, magnifique mais relativement inanimée. 





Je traversais alors la ville, décorée des couleurs de contrades par quartiers, puis fis quelques courses, dont une poignée de cerise hors de prix, une une part de pâtisserie et de pizza,  avant de partir vers Chiancano terme (qui comme son nom l'indique est une ville themale) que je devais finalement éviter.

Dernière vue sur Montepulciano.

Mais mon pas n’était plus le même que celui que j’avais jusque là ! J’avais dû me fouler la cheville sur le sol glissant de la veille, une légère entorse me gênait sans vraiment m’empêcher de marcher, mais me ralentissait et m’incitait à forcer sur l’autre jambe, ce qui m’occasionna de développer une ampoule sur le talon gauche. Là, j’avais vraiment du mal à avancer, et devais faire des pauses vraiment plus fréquentes. En plus ce jour là, je dû marcher longuement sur les bords des routes, y trouvant de nombreux pics de Porc-épic que je glissais dans les tubes de mon bâton.
Je rêvais de trouver une ferme abandonnée. Juste avant Chiancano, je trouvais même une belle maison que j'envisageais de squatter, mais hélas je n’y trouvais pas d’eau et repartis; Plus tard, juste avant d’atteindre Chiancano terme, je trouvais une source naturelle réputée à laquelle je pus faire le plein de mes gourdes puis je repartais. La ville n'avait que peu d’intérêt architectural et je ne fis pas l'effort de faire un détour pour visiter son centre. 


Je finissais par la  trouver cette ferme, sur le chemin qui me rapprochait de Chiusi, plantée au milieu des champs, isolée et abandonnée, pas trop dégradée et grande ouverte. Après une rapide visite je m’installais dans une des chambres, après un rapide ménage avec des branchages.



J‘y étais au sec, mais surtout, je n’aurais pas à replier mouillé le lendemain. Je me préparais mon plus gros repas de la semaine, tortellini et ragu, laitages, et fruits, un vrai bonheur ! Bonne nuit !

"De mare a mare" : Randonnée en Toscane en 2011 : Jour 7

Jour 7 Vendredi 29 Avril

Evitons les surprises ! J’avais préparé mes copies des cartes du jour dans leur feuillet plastiques, mais ce jour, je devais suivre un vrai sentier balisé ( une fois n'est pas coutume), et passer par trois villes majeures, Montalcino, San Quirico d’Orcia, puis Pienza, traversant le Val d’Orcia. Fini la Toscane Sauvage, voici de nouveau la Toscane Vino et Oli, couvertes de fèves et de blés dur.




J’atteignais Montalcino après deux heures de montée. C’était jour de marché en centre ville, mais je filais ver le supermarché à l’Uncop, afin de faire des courses. 





Après une courte visite de la ville, et afin de pratiquer mon italien, demandais ma route à une fort jolie policière municipale. Une fois mon sac bien remplis et rangé, je quittais Montalcino pour  rejoindre San Quirico d’Orcia.





Le sentier était bien balisé, avec des petits panonceaux récapitulant les positions. Aucun risque de me tromper  car en plus ils étaient également bien reporté sur la carte kompass. En chemin, je m’installais confortablement au soleil pour faire sécher ma tente, et prendre un repas plus conséquent que les fameux salames et pecorino. Rassasié et sec, je repartais et atteignais rapidement San Quiroco d’Orcia entrant par la porte située sous la route qui contournait la ville. 




J’entrais dans la petite ville médiévale et commençait la visite, mais un orage éclata subitement, ne me laissant pas vraiment l’occasion de la visiter. Je partis m’abriter sous le porche d’une porte des anciennes fortifications et attendit l’accalmie. Quand la pluie cessa je terminais rapidement de visiter et me hâtais de repartir pour atteindre Pienza le plus vite possible.



Mais en chemin, un nouvel orage éclata. Heureusement, sous le porche, je m’étais équipé de mes affaires de pluie, et je continuais jusqu'à une podere (une ferme ) où je me mis à l’abri sous un vaste hangar. Dans celui-ci se trouvait une caravane, et je me demandais dans quelle mesure je n’allais pas la squatter pour la nuit. Mais je n’étais pas au terme de mon étape du jour et même si l’orage ne semblait pas vouloir se calmer, me faisant patienter presque une heure, je finissais par repartir lorsque vraiment il s’éloigna malgré la pluie qui continuait de tomber.


( Le val d'Orcia est inscrit comme site naturel mondial par L'unesco)


Ce que je n'avais pas prévu, c'est que le sentier était devenu extrêmement glissant, et le chemin argileux ressemblait à une patinoire, et moi à un canard essayant de me maintenir en équilibre fort précaire dans les descentes. L’herbe mouillée trempait mes chaussures et je glissais dangereusement au risque de descendre les vallons du Val d’Orcia sur les fesses. Il continua de pleuvoir hélas (mais assez lègérement) jusqu’aux portes de Pienza. 


C’est seulement une fois dans les ruelles de la magnifique ville médiévale que le soleil daigna montrer ses rayons. Je visitais assez rapidement la rue principale, mais ne tardais pas à repartir.

 Du Pécorino ??? Oui mais lequel ?

Il était déjà tard et il me fallait rapidement trouver mon lieu de bivouac.
Avec une après midi pareille, j’espérais trouver une ferme abandonnée dans laquelle je pourrais m’abriter pour la nuit. J’en avais souvent croisés depuis Montalcino, mais je ne pouvais pas vraiment me poser trop tôt, au risque d’avoir trop de kilomètres à faire le lendemain pour rattraper ceux de la veille. 


Je continuais donc et quittais Pienza pour Monticiello, avec l’espoir de trouver un abri, hélas, aucune ferme abandonnée ne se présenta, et je m’installais dans un pré boueux et détrempé, sous de grand arbres à la lisière d’une haie qui bordait un ruisseau, sur un tapis de feuilles mortes qui m’isola de la boue.
Le tapis de sol ( une simple feuille de nylon ) en plus des feuilles me protégea de l’humidité du sol et de la boue collante  mais hélas, signait sa dernière nuit de bon service depuis la nuit pluvieuse de Pise.