Jour 16 : De la cabane de Trinqué à l’étang de Chichoué
Le Samedi 10 Aout 2013.
Départ de bonne heure ce matin,
puisque je n’ai pas à plier la tente, 7 heure, et c’est la première fois que je
pars aussi tôt.
J’ouvre la porte sur une mer de
nuages et un magnifique lever de soleil qui rosit les montagnes.
C’est le
départ donc. Rien de difficile sur ce sentier qui suit la courbe de niveau de
la montagne du Trapech, sauf que la multitude des sentes va encore m’induire en
erreur. Demi-tour et plus de vigilance à surveiller les marquages ensuite.
A la
cabane du clos du Lac, il y a foule, et c’est normal, puisque je viens de
retrouver le GR10.
Dans la descente je me retrouve automatiquement dans les
nuages, puisque j’étais dessus au réveil ;
On va donc discuter du temps avec les occupants de la cabane qui
prennent leur petit déjeuner, mais ceux-ci envisagent d’abandonner leur
randonnée, trouvant qu’il y a trop de dénivelé en Ariège.
Sur ce, je vais continuer ma
descente. A partir de la cabane de Besset, 800 m de D- et ça descend dur, mais
une descente bien faite, avec des lacets bien calculés et pas trop de cailloux.
J’arrive donc en vallée d’Orle, mais il faut remonter vers le col d’Arech, 800
m en D+. Le début de la montée est sérieux, puis un plat dans un sous-bois sur
le versant au dessus du ruisseau de l’Arech permet de me retaper avant de me
lancer sur une longue série de lacets bien faits dans les fougères sur la bosse
que forme la colline.
Finalement cette dernière montée est peu fatigante même
si mon genoux commence à me faire mal une fois arrivé sur la piste qui mène a la cabane de l’Arech. Il
semble qu’il y ait la bergère à la cabane, et je vais faire ma pause repas un
peu au dessus au soleil, car le soleil est bien revenu.
Courte pause, puis je repars en
direction du col à encore 100 m de dénivelé. Une formalité ! Je suis
suivi… un randonneur qui semble faire le même sentier que moi. Il marche plus
vite que moi et me rattrape. Après le sommet, sur la crête de Mont-Ner, je vais
le laisser passer devant, tandis que je tente de trouver sur le sommet dégagé
un signal à mon téléphone, c’est que je n’ai pas de réseau depuis 3 jours…
Rien, toujours pas de réseau !
Alors j’amorce la descente. Mon poursuivant qui est devant maintenant, s’est
arrêté à son tour pour casser la graine ( au sens propre ) et je lui repasse
devant, mais c’est aussi là que nos chemins vont se séparer : Je quitte à
nouveau le GR10 pour suivre le sentier qui passe par la Serre de Chiche et
monte jusqu’au barrage d’Urets. Le sentier suit la courbe de niveau entre 1900
et 2000 m et traverse une végétation de myrtille et de rhodo. Le chemin n’est
pas des plus fréquenté, il est étroit et la végétation à tendance à le
récupérer. J’approche d’un couple à l’étrange équipage. De loin je me demande e
qu’ils font, se déchargeant du sac. J’imagine qu’ils font une récolte…en fait
il s’agit d’un pisteur qui entretien le sentier. Il coupe les branches
envahissantes d’un sorbier, et passé la surprise de me voir sur ce sentier,
engage la conversation sur mon périple. Nous allons discuter un bon moment,
puis sur un dernier conseil, je vais continuer ma route.
Route qui me permet d’arriver sans
encombre a la cabane du Barrage d’Urets, en fait, un petite retenue a l’étang
insignifiant, mais la combe d’Urets est magnifique et ne fait pas regretter
d’avoir choisi ce parcours.
Je dois à
présent suivre le sentier aménagé par l’EDF pour accéder au réseau semi
enterré. Le pisteur m’a averti du risque
de trouver un névé mal foutu dans la cascade du Tartereau juste à côté du
barrage d’Ardaing. A la cabane le berger n’en a pas entendu parler et je décide
quand même d’y aller.
Le sentier EDF est parfois très vertigineux, surtout
après le refuge du Past. Quelques lignes de vies, installées le long de la
paroi permettent de se sécuriser. Il va en être autrement à la cascade. Point
de cascade, enfin juste un filet d’eau qui passe sous les névés. Le sentier
traverse le lit vertical du ruisseau, sauf que deux névés en condamnent l’accès.
Enfin presque…Ils sont appuyés l’un contre l’autre au niveau du passage
bétonné. Pas des névés de fillettes, des névés de 20 m de long sur 5 de large et
autant d’epaisseur…300 tonnes de glace chacun…
A moins de passer sous le névé
inferieur en rampant…, mais je vais pas m’y risquer ; je peux en partie
passer devant le névé supérieur, remonter ( escalader )le bloc rocheux sur
lequel il est appuyé et une fois en haut descendre et passer le névé inferieur.
De toute façon, j’ai pas beaucoup de
solutions sauf de faire demi-tour jusqu'à la cabane d’Urets et de descendre ensuite
jusqu’au Lez puis de remonter par le refuge de Sans.
Je range les bâtons sur le sac, puis
m’attaque à ce franchissement. Je passe devant le névé supérieur sans réelle
difficulté, mais je dois monter sur une aiguille rocheuse d’une petite dizaine
de mètre de hauteur. De loin, ça semblait jouable, mais la roche est pourrie :
L’eau descend le long de l’aiguille et mouille
en plus mes prises. Je redouble de vigilance, pas question de me manquer. Je
vais suivre ensuite une voie moins rocheuse où la vegetation a pris place, et
je vais pouvoir trouver une descente. Une descente moins risquée que la montée,
mais à laquelle je fais aussi très attention. L’eau coule encore sur ce versant
de l’aiguille et avec le sac dans le dos, pas facile de descendre.
Je vais atteindre le sentier,
entier, un peu mouillé quand même d’avoir plaqué la roche par moment. C’est
passé, avec un gros risque quand même…Surtout sans équipement. Glisser d’une
dizaine de mètres sur des rochers tranchants comme des couteaux, ça doit pas vraiment
laisser intact.
Les jambes flageolent en peu, mais
je continue. Impossible de m’installer par là. Le sentier qui continue est
balisé, cette fois. La végétation qui le borde est étonnante, magnifiquement
fleurie, presque luxuriante.
Les aplombs sont encore impressionnants et je vais
devoir une nouvelle fois passer un névé installé dans une gorge. Mais celui-ci
est beaucoup plus praticable et ne me posera pas vraiment de problèmes. Le
chemin est moins plan qu’en première partie
et remonte en partie des massifs rocailleux. J’arrive enfin au terme de
périple et cherche à m’installer.
Le GR10 n’est pas si loin, mais je vais aller
m’installer sur le bord de l’étang de Chichoué. Le soleil est timide par ici ce
soir, et les nuages refont leurs retours amenant un petit vent frais va devenir
glacial lorsque le soleil sera passé derrière les sommets. Je vais y arriver en
même temps que deux pécheurs. Nous planterons nos tentes de concert, mais alors
que je vais me calfeutrer dans ma tente pour faire un brin de toilette et
préparer le diner, eux vont déplier les gaules et pêcher jusqu'à la nuit tombée.
Ce soir purée, puis dodo.
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