mercredi 18 septembre 2013

De B... à B... ou de Banyuls sur mer à Bagnères de Luchon : Jour 16

Jour 16 :  De la cabane de Trinqué à l’étang de Chichoué

Le Samedi 10 Aout 2013.

Départ de bonne heure ce matin, puisque je n’ai pas à plier la tente, 7 heure, et c’est la première fois que je pars aussi tôt.


J’ouvre la porte sur une mer de nuages et un magnifique lever de soleil qui rosit les montagnes. 
C’est le départ donc. Rien de difficile sur ce sentier qui suit la courbe de niveau de la montagne du Trapech, sauf que la multitude des sentes va encore m’induire en erreur. Demi-tour et plus de vigilance à surveiller les marquages ensuite. 
A la cabane du clos du Lac, il y a foule, et c’est normal, puisque je viens de retrouver le GR10.




Dans la descente je me retrouve automatiquement dans les nuages, puisque j’étais dessus au réveil ;  On va donc discuter du temps avec les occupants de la cabane qui prennent leur petit déjeuner, mais ceux-ci envisagent d’abandonner leur randonnée, trouvant qu’il y a trop de dénivelé en Ariège.

Sur ce, je vais continuer ma descente. A partir de la cabane de Besset, 800 m de D- et ça descend dur, mais une descente bien faite, avec des lacets bien calculés et pas trop de cailloux.
J’arrive donc en vallée d’Orle, mais il faut remonter vers le col d’Arech, 800 m en D+. Le début de la montée est sérieux, puis un plat dans un sous-bois sur le versant au dessus du ruisseau de l’Arech permet de me retaper avant de me lancer sur une longue série de lacets bien faits dans les fougères sur la bosse que forme la colline.

Finalement cette dernière montée est peu fatigante  même si mon genoux commence à me faire mal une fois arrivé sur  la piste qui mène a la cabane de l’Arech. Il semble qu’il y ait la bergère à la cabane, et je vais faire ma pause repas un peu au dessus au soleil, car le soleil est bien revenu.

Courte pause, puis je repars en direction du col à encore 100 m de dénivelé. Une formalité ! Je suis suivi… un randonneur qui semble faire le même sentier que moi. Il marche plus vite que moi et me rattrape. Après le sommet, sur la crête de Mont-Ner, je vais le laisser passer devant, tandis que je tente de trouver sur le sommet dégagé un signal à mon téléphone, c’est que je n’ai pas de réseau depuis 3 jours…

Rien, toujours pas de réseau ! Alors j’amorce la descente. Mon poursuivant qui est devant maintenant, s’est arrêté à son tour pour casser la graine ( au sens propre ) et je lui repasse devant, mais c’est aussi là que nos chemins vont se séparer : Je quitte à nouveau le GR10 pour suivre le sentier qui passe par la Serre de Chiche et monte jusqu’au barrage d’Urets. Le sentier suit la courbe de niveau entre 1900 et 2000 m et traverse une végétation de myrtille et de rhodo. Le chemin n’est pas des plus fréquenté, il est étroit et la végétation à tendance à le récupérer. J’approche d’un couple à l’étrange équipage. De loin je me demande e qu’ils font, se déchargeant du sac. J’imagine qu’ils font une récolte…en fait il s’agit d’un pisteur qui entretien le sentier. Il coupe les branches envahissantes d’un sorbier, et passé la surprise de me voir sur ce sentier, engage la conversation sur mon périple. Nous allons discuter un bon moment, puis sur un dernier conseil, je vais continuer ma route.

Route qui me permet d’arriver sans encombre a la cabane du Barrage d’Urets, en fait, un petite retenue a l’étang insignifiant, mais la combe d’Urets est magnifique et ne fait pas regretter d’avoir choisi ce parcours.  
Je dois à présent suivre le sentier aménagé par l’EDF pour accéder au réseau semi enterré.  Le pisteur m’a averti du risque de trouver un névé mal foutu dans la cascade du Tartereau juste à côté du barrage d’Ardaing. A la cabane le berger n’en a pas entendu parler et je décide quand même d’y aller.

 Le sentier EDF est parfois très vertigineux, surtout après le refuge du Past. Quelques lignes de vies, installées le long de la paroi permettent de se sécuriser. Il va en être autrement à la cascade. Point de cascade, enfin juste un filet d’eau qui passe sous les névés. Le sentier traverse le lit vertical du ruisseau, sauf que deux névés en condamnent l’accès. Enfin presque…Ils sont appuyés l’un contre l’autre au niveau du passage bétonné. Pas des névés de fillettes, des névés de 20 m de long sur 5 de large et autant d’epaisseur…300 tonnes de glace chacun…
A moins de passer sous le névé inferieur en rampant…, mais je vais pas m’y risquer ; je peux en partie passer devant le névé supérieur, remonter ( escalader )le bloc rocheux sur lequel il est appuyé et une fois en haut descendre et passer le névé inferieur.
De toute façon, j’ai pas beaucoup de solutions sauf de faire demi-tour jusqu'à la cabane d’Urets et de descendre ensuite jusqu’au Lez puis de remonter par le refuge de Sans.
Je range les bâtons sur le sac, puis m’attaque à ce franchissement. Je passe devant le névé supérieur sans réelle difficulté, mais je dois monter sur une aiguille rocheuse d’une petite dizaine de mètre de hauteur. De loin, ça semblait jouable, mais la roche est pourrie :  L’eau descend le long de l’aiguille et mouille en plus mes prises. Je redouble de vigilance, pas question de me manquer. Je vais suivre ensuite une voie moins rocheuse où la vegetation a pris place, et je vais pouvoir trouver une descente. Une descente moins risquée que la montée, mais à laquelle je fais aussi très attention. L’eau coule encore sur ce versant de l’aiguille et avec le sac dans le dos, pas facile de descendre.

Je vais atteindre le sentier, entier, un peu mouillé quand même d’avoir plaqué la roche par moment. C’est passé, avec un gros risque quand même…Surtout sans équipement. Glisser d’une dizaine de mètres sur des rochers tranchants comme des couteaux, ça doit pas vraiment laisser intact.

Les jambes flageolent en peu, mais je continue. Impossible de m’installer par là. Le sentier qui continue est balisé, cette fois. La végétation qui le borde est étonnante, magnifiquement fleurie, presque luxuriante. 
Les aplombs sont encore impressionnants et je vais devoir une nouvelle fois passer un névé installé dans une gorge. Mais celui-ci est beaucoup plus praticable et ne me posera pas vraiment de problèmes. Le chemin est moins plan qu’en première partie  et remonte en partie des massifs rocailleux. J’arrive enfin au terme de périple et cherche à m’installer.

 Le GR10 n’est pas si loin, mais je vais aller m’installer sur le bord de l’étang de Chichoué. Le soleil est timide par ici ce soir, et les nuages refont leurs retours amenant un petit vent frais va devenir glacial lorsque le soleil sera passé derrière les sommets. Je vais y arriver en même temps que deux pécheurs. Nous planterons nos tentes de concert, mais alors que je vais me calfeutrer dans ma tente pour faire un brin de toilette et préparer le diner, eux vont déplier les gaules et pêcher jusqu'à la nuit tombée.

Ce soir purée, puis dodo.

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