vendredi 13 septembre 2013

De B... à B... ou de Banyuls sur mer à Bagnères de Luchon : Jour 13

Jour 13 :  De Bièlle ( Granges des Coumières ) au Clot de l’Eau ( au dessus de l’étang d’Arreau)

Le mercredi 07 Aout 2013.


Etape de transition… il en faut parfois et en voilà une. Il a fait orage la nuit dernière, un bon orage, suivi d’une grosse pluie. L’orage n’est pas resté trop longtemps mais la pluie est tombée jusqu’au petit matin. Le linge que j’avais mis à sécher contre le mur de la grange est resté à l’abri et est presque sec, c’est déjà ça !  J’éponge la toile, et me prépare à partir.
Je vais chercher une dernière fois la croix de Tau qui m’accompagne depuis Assise l’an dernier. Je l’ai perdu en ôtant mon teeshirt la veille, et je ne le retrouve pas, elle est bel et bien perdue.

 Il ne fait pas un temps formidable, le ciel est bas et il pleuviote encore. Je vais enfiler mes affaires de pluie et partir. J’évite tant que faire se peut de trop marcher dans l’herbe mouillée, surtout si elle est haute. La première partie du chemin est une piste carrossable, donc sans problème, la suivante est un sous-bois d’une hêtraie, donc la aussi, pas de problèmes… Il ne pleut plus et je vais même ôter mes affaires de pluie alors que j’attaque la montée dans la forêt – ambiance sauna dans le sous-bois humide- mais je vais devoir les remettre plus haut. La pluie se remet à tomber non loin du col de la Serre du Cot. A la route, je tombe sur un groupe de berger venus retaper la cabane au col et nous allons parler météo et parcours : le berger doute que je puisse monter au Valier avec ce temps : « Z’ont annoncé deux jours de pluie » « faux voir où on met les pieds par le Peyre blanc ».

Ça n’est pas fait pour m’arranger, mais d’ici demain, ça peut changer encore. Le problème c’est qu’il me faudra choisir entre l’option « Peyre blanc » ou « GR10 »  si je décide de décliner l’ascension du Valier et donc d’en faire le tour jusqu’à la maison du Valier et même jusqu’au Tuc du Coucou où j’ai prévu de rejonctionner le GR10. J’ai calculé que j’ai deux jours d’avance, et je peux en sacrifier un à patienter que le temps se lève… Quoique faire le tour du Valier risque de réduire mon avance à néant si jamais je suis obligé de prendre cette option une fois que j’ai patienté une journée…
Pas évident tout ça, mais bon, y a pas le feu au lac ! Il pleut et je vais m’avancer cette journée et ce soir, on y verra plus clair, enfin façon de parler !
Une fois au col de la Serre du Cot, justement, ça se lève et on y voit plus clair. La pluie s’est éloignée mais c’est bien pris partout autour.

J’amorce la descente vers Couflens.  Le versant est particulièrement abrupt et désolé ; les granges sont en ruines, les hameaux écroulés, les sources revenues à l’état sauvage… Une air de désolation que le temps maussade rehausse. Bon c’est pas par ici que je viendrais passer mes vacances. Un peu plus bas, à Rouzé d’en bas, c’est un peu moins délabré, mais le chemin qui longe le torrent est envahie par la végétation ( fougères, orties, ronces) qui me font demander si je suis encore sur le GR10.

J’arrive enfin dans la vallée du Salat, le Salat de mon enfance... Je me dirige ensuite vers Couflens au fond de la vallée encaissée par le chemin de la dernière demeure. C’est pas gai par ici.

Je traverse le village et prends la route qui longe le ruisseau d’Angouls. A la croix je vais enlever mes affaires de pluie. Le temps se lève et un rayon de soleil finit par arriver. J’ai confiance… Juste après le camping, je traverse le torrent et remonte vers le hameau de Raufaste. Le temps semble se lever et à Faup, il va même faire soleil, un instant…un cours instant. 

Depuis Raufaste je dois emprunter (au raccourci près) la D703, qui finalement a son terme deviendra une piste carrossable jusqu'à l’étang d’Arreau. Le GR10 coupe parfois les lacets, mais je ne vais pas toujours les apercevoir et donc ne pas couper systématiquement la piste ce qui finalement est assez confortable, au dénivelé mesuré et correct…
Je vais faire ma pause déjeuné sur le bord de la route, assez rapidement… les nuages remontent de la vallée et  la brume qui s’épaissit au fur et à mesure que je monte, ne daigne pas me montrer le point de vue sur la verte vallée.

Je repars et continue de monter pour arriver au parking du Col de Pause. Peu de voiture et quelques promeneurs pourtant. Je continue par la piste vers la Cabane d’Arreau. Les bergers agrandissent la cabane, qui va devenir certainement un logement ou un refuge à part entière. Il est clair que ceux-ci sont de fervents opposant au retour de l’ours dans les Pyrénées. Deux squelettes de moutons témoignent d’une attaque du dit animal, et une pancarte prend à témoin le randonneur et le met en garde de voir un jour l’animal attaquer ses enfants. La peur est un excellent vecteur de messages…



Passons… Je continue de monter. Les nuages semblent se disperser et me laissent entrevoir les sommets tout proches. 
J’arrive au refuge forestier, en fait un refuge spécial groupes, tout neuf, mais fermé… ??? Je continue de monter, et arrive juste au dessus de l’étang d’Arreau, magnifique au fond de son bassin naturel.
 Il est temps pour moi de trouver un emplacement pour ce soir. Je suis encore un peu le GR10 jusqu'à son intersection avec le GRT puis cherche un endroit plan et la proximité d’un point d’eau. Le GR10 plonge vers la cabane d’Aula et ce n’est pas par là que je vais trouver un endroit plan. Plus haut, en suivant le GRT, ça me semble jouable et trouve à m’installer au milieu d’un petit cirque : le Clot de l’Eau. 
Au fond un névé aliment une source et j’ai mon point d’eau. Le soleil va même refaire son apparition et me permettre de faire sécher ma carte qui a pris l’humidité dans la poche de mon pantalon dans les herbes de ce matin. J’installe la tente, mais la brume  va revenir et je vais me  calfeutrer et étudier une nouvelle option : Le GRT contourne le massif côté espagnol et me permettrait de passer du Port D’Aula au  Col de la Pale de la Clauère à 2522 m. Dilemme, il n’est pas tracé sur la carte et soit je vais devoir improviser, soit faire confiance au balisage. 

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