Jour 13 : De Bièlle ( Granges des Coumières ) au Clot de l’Eau ( au dessus de l’étang d’Arreau)
Le mercredi 07 Aout 2013.
Etape de transition… il en faut
parfois et en voilà une. Il a fait orage la nuit dernière, un bon orage, suivi
d’une grosse pluie. L’orage n’est pas resté trop longtemps mais la pluie est
tombée jusqu’au petit matin. Le linge que j’avais mis à sécher contre le mur de
la grange est resté à l’abri et est presque sec, c’est déjà ça ! J’éponge la toile, et me prépare à partir.
Je vais chercher une dernière fois
la croix de Tau qui m’accompagne depuis Assise l’an dernier. Je l’ai perdu en
ôtant mon teeshirt la veille, et je ne le retrouve pas, elle est bel et bien
perdue.
Il ne fait pas un temps formidable, le ciel
est bas et il pleuviote encore. Je vais enfiler mes affaires de pluie et
partir. J’évite tant que faire se peut de trop marcher dans l’herbe mouillée,
surtout si elle est haute. La première partie du chemin est une piste
carrossable, donc sans problème, la suivante est un sous-bois d’une hêtraie,
donc la aussi, pas de problèmes… Il ne pleut plus et je vais même ôter mes
affaires de pluie alors que j’attaque la montée dans la forêt – ambiance
sauna dans le sous-bois humide- mais je vais devoir les remettre plus haut. La
pluie se remet à tomber non loin du col de la Serre du Cot. A la route, je
tombe sur un groupe de berger venus retaper la cabane au col et nous allons
parler météo et parcours : le berger doute que je puisse monter au Valier
avec ce temps : « Z’ont annoncé deux jours de pluie »
« faux voir où on met les pieds par le Peyre blanc ».
Ça n’est pas fait pour m’arranger,
mais d’ici demain, ça peut changer encore. Le problème c’est qu’il me faudra
choisir entre l’option « Peyre blanc » ou « GR10 » si je décide de décliner l’ascension du
Valier et donc d’en faire le tour jusqu’à la maison du Valier et même jusqu’au
Tuc du Coucou où j’ai prévu de rejonctionner le GR10. J’ai calculé que j’ai
deux jours d’avance, et je peux en sacrifier un à patienter que le temps se
lève… Quoique faire le tour du Valier risque de réduire mon avance à néant si
jamais je suis obligé de prendre cette option une fois que j’ai patienté une
journée…
Pas évident tout ça, mais bon, y a
pas le feu au lac ! Il pleut et je vais m’avancer cette journée et ce
soir, on y verra plus clair, enfin façon de parler !
Une fois au col de la Serre du Cot, justement, ça se lève et on y voit plus clair. La pluie s’est éloignée mais c’est bien pris partout autour.
Une fois au col de la Serre du Cot, justement, ça se lève et on y voit plus clair. La pluie s’est éloignée mais c’est bien pris partout autour.
J’amorce la descente vers
Couflens. Le versant est
particulièrement abrupt et désolé ; les granges sont en ruines, les
hameaux écroulés, les sources revenues à l’état sauvage… Une air de désolation
que le temps maussade rehausse. Bon c’est pas par ici que je viendrais passer
mes vacances. Un peu plus bas, à Rouzé d’en bas, c’est un peu moins délabré,
mais le chemin qui longe le torrent est envahie par la végétation ( fougères,
orties, ronces) qui me font demander si je suis encore sur le GR10.
J’arrive enfin dans la vallée du
Salat, le Salat de mon enfance... Je me dirige ensuite vers Couflens au fond de
la vallée encaissée par le chemin de la dernière demeure. C’est pas gai par
ici.
Je traverse le village et prends la
route qui longe le ruisseau d’Angouls. A la croix je vais enlever mes affaires
de pluie. Le temps se lève et un rayon de soleil finit par arriver. J’ai
confiance… Juste après le camping, je traverse le torrent et remonte vers le
hameau de Raufaste. Le temps semble se lever et à Faup, il va même faire
soleil, un instant…un cours instant.
Depuis Raufaste je dois emprunter (au raccourci près) la D703, qui finalement a son terme deviendra une piste carrossable jusqu'à l’étang d’Arreau. Le GR10 coupe parfois les lacets, mais je ne vais pas toujours les apercevoir et donc ne pas couper systématiquement la piste ce qui finalement est assez confortable, au dénivelé mesuré et correct…
Je vais faire ma pause déjeuné sur
le bord de la route, assez rapidement… les nuages remontent de la vallée
et la brume qui s’épaissit au fur et à
mesure que je monte, ne daigne pas me montrer le point de vue sur la verte
vallée.
Je repars et continue de monter pour
arriver au parking du Col de Pause. Peu de voiture et quelques promeneurs
pourtant. Je continue par la piste vers la Cabane d’Arreau. Les bergers
agrandissent la cabane, qui va devenir certainement un logement ou un refuge à
part entière. Il est clair que ceux-ci sont de fervents opposant au retour de
l’ours dans les Pyrénées. Deux squelettes de moutons témoignent d’une attaque
du dit animal, et une pancarte prend à témoin le randonneur et le met en garde
de voir un jour l’animal attaquer ses enfants. La peur est un excellent vecteur
de messages…
Passons… Je continue de monter. Les
nuages semblent se disperser et me laissent entrevoir les sommets tout proches.
J’arrive au refuge forestier, en fait un refuge spécial groupes, tout neuf,
mais fermé… ??? Je continue de monter, et arrive juste au dessus de
l’étang d’Arreau, magnifique au fond de son bassin naturel.
Il est temps pour
moi de trouver un emplacement pour ce soir. Je suis encore un peu le GR10
jusqu'à son intersection avec le GRT puis cherche un endroit plan et la proximité
d’un point d’eau. Le GR10 plonge vers la cabane d’Aula et ce n’est pas par là
que je vais trouver un endroit plan. Plus haut, en suivant le GRT, ça me semble
jouable et trouve à m’installer au milieu d’un petit cirque : le Clot de
l’Eau.
Au fond un névé aliment une source et j’ai mon point d’eau. Le soleil va
même refaire son apparition et me permettre de faire sécher ma carte qui a pris
l’humidité dans la poche de mon pantalon dans les herbes de ce matin.
J’installe la tente, mais la brume va
revenir et je vais me calfeutrer et
étudier une nouvelle option : Le GRT contourne le massif côté espagnol et
me permettrait de passer du Port D’Aula au
Col de la Pale de la Clauère à 2522 m. Dilemme, il n’est pas tracé sur
la carte et soit je vais devoir improviser, soit faire confiance au balisage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire