mercredi 17 décembre 2014

Etape 11 :De Luchon à Hendaye, ma traversée des Pyrénées en 2014.

Onzième jour, le Mardi 29 Juillet 2014

Cabane d’Ardinet ( Pic dAnie) – Lizonteguia (St Engrace Mairie) : Distance :26.123km, D+ 863 D- 2039m



Nuit de pluie et de vent ! Il a plu à seaux…des trombes d’eau et des bourrasques violentes et curieusement j’ai réussi à dormir. Réveil…Il pleut encore et j’attends l’accalmie… Au risque de devoir attendre longtemps ce matin sous la tente. Je range lentement, je prends mon temps, la pluie persiste même si elle semble s’atténuer… C’est le cas vers 8h passé. Je termine de ranger mon sac, j’y glisse en dernier la toile et le tapis de sol et c’est le départ.

Petit soucis, même s’il ne pleut plus, le temps est pris, et la visibilité est très réduite avec une présence intense de brume. Je monte vers la cabane du cap de la Baitch et j’en profite pour faire un point météo avec le berger qui l’occupe. France Info n’annonce rien de beau quand au berger il reste prudent : « Allez y  et si ça va pas redescendez je vous hébergerai ! » Il me fait toutefois le topo du sentier et des difficultés que je vais rencontrer, notamment des lauziers dans lesquels une randonneuse s’est pété les chevilles la veille. Sympa le jeune berger au style baba cool.

Sur ses indications je commence à monter, bien sûr, tout est dans la brume mais la visibilité reste bonne. J’arrive sans encombre au col d’Anie, un peu plus haut à la prairie, ça va encore, c’est un peu plus loin que ça va se corser. Il m’a dit de me méfier des lauziers et je crois comprendre qu’il s’agit de se champ de pierres dressées comme des lames de couteaux, de véritables casses-pattes en effet; En fait un gros névé montant lui fait face et j’opte sans hésiter pour chausser les crampons et passer par le névé, même s'il est parfois glacé.

Ensuite ça tient du jeu de piste, suivre les balisages, les piquets aux marques de GR pour marquer la déviation. Bon, y a beaucoup de balisages dans le secteur, reste à suivre le bon… Il y a beaucoup de névés encore, même si la plupart sont praticables sans équipements. Je vais croiser un bon nombre de randonneurs et je vais leur faire part des précautions à prendre surtout au  niveau du pierrier.

Enfin la descente, enfin car j’ai trouvé assez long ce jeu de piste sans trop de visibilité. Descente vers le plateau où se trouve la bergerie et enfin vers la station d’Arette-la Pierre Saint Martin.
Direction le refuge Jeandel, il est midi, et je vais en profiter pour prendre un déjeuné chaud : omelette lardons fromages, comme d'hab ! J’arrive en même temps qu’un jeune randonneur. Le courant passe tout de suite entre nous : il s’attaque à la traversée des Pyrénées dans le sens Ouest- Est alors que je termine la mienne dans le sens du soleil. Echange d’expérience donc, quelques conseils aussi, notamment celui de s’équiper d’une paire de crampons pour passer quelques névés difficiles… Le jeune bordelais me semble sérieux, plutôt bien équipé, même s’il hésite encore pas mal sur son parcours. Passé le pic d’Anie, je ne vais plus avoir besoin des crampons, alors qu’ils lui seront bien utiles. Je vais les lui prêter et nous échangeons nos coordonnées.

Une dernière poignée de mains et on se quitte, chacun de notre côté : Bonne route Louis !
Pour ma part, je dois descendre sur Ste Engrace. Jusqu’au col de la Pierre-Saint-Martin, juste à côté de l’entrée du gouffre, ça va assez vite, ensuite descente dans les estives entre les deux cabanes d’Escuret d’en haut et d’en bas et enfin j’arrive au niveau du bois de Lèche. Pause dessert dès l’entrée du sous-bois : grosse récolte de myrtilles et de fraises des bois, ce sont les premières depuis le départ… Mais qu’elle est longue cette descente, bien que j’y mette du cœur à l’ouvrage : les deux pieds devant ! Surtout dans les lacets du sous-bois. Je vais doubler un jeune couple bien prudent sur la piste glissante, mais plus loin, je me demande s’ils n’ont pas manqué le sentier et continué par la piste : ça va les rallonger un peu… Moi je fonce !
Plus bas je vais doubler une famille avec des enfants portant aussi le sac a dos…et j’arrive enfin au terme de cette interminable descente, mais au lieu de monter vers l’eglise de Ste Engrace je vais suivre le ruisseau. Je comprends que je me suis trompé mais je vais trouver un chemin qui va me permettre de retrouver la D113 sans trop perdre de temps.

Je suis sur la route, quatre kilomètres à faire jusqu’au pont d’Enfer. Il y a un peu de circulation sur la portion de route, y avait longtemps ! Le temps est de nouveau incertain au fur et à mesure que la journée avance et ça ne m’étonnerai pas qu’il se mette à pleuvoir dans la soirée… Je remonte après le pont mais ensuite au lieu de suivre le GR10 qui file vers les gorges de Kakoueta, je prends à droite vers la Caserne ; j’ai l’intention de monter jusqu’au col des trois croix afin d’arriver le plus vite possible sur Logibaria afin d’être le matin sur Larrau  pour y  faire des courses.


Mais pour aujourd’hui j’en ai assez et je commence à regarder si je trouve un coin pouvant m’accueillir voire une grange qui pourrait m’abriter…mais je suis entré dans le pays basque, et tous les prés sont clôturés de barbelés et je ne tiens pas trop à franchir les clôtures… Je vais avoir un peu de mal a trouver un endroit pour m’installer. Je vais même avoir droit à une averse… Je vais trouver finalement un endroit prés du canal d’amenée d’eau et je vais enfin pouvoir m’installer et  même profiter d’une soirée ensoleillée…

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