mercredi 17 décembre 2014

Etape 8 :De Luchon à Hendaye, ma traversée des Pyrénées en 2014.

Huitième jour, le Samedi 26 Juillet 2014

Refuge de Larribet – Refuge de Pombie : Distance : 17.906km, D+ :1653m  D- :1684m



Beaucoup de condensation ce matin encore, alors que l’extérieur est sec. Je vais éponger au maximum plier, ranger et partir…aux environs de 7 heures, avec le soleil rougeâtre au levant. Il va faire beau, enfin pour ce matin au moins.

Je remonte vers le refuge, déjà les espagnols sont sur le qui-vive, prêts à en découdre avec les cimes françaises. Certains sont très bien équipés pour faire un peu d’escalade…
Je me hâte de partir, je ne tiens surtout pas à faire le lièvre et à les voir me tirer la bourre, ce qui au regard de leur forme ne serais qu’une formalité. Je monte vers la brèche mais je vais contourner le sommet pour arriver au dessus du lac de la claou, juste en dessous du lac de batcrabère.

Je dois descendre vers le lac puis trouver le sentier qui doit couper le ruisseau qui en découle et remonter juste en face. Une des filles du refuge m’a informée que le sentier était à peu près bien cairné.  J’arrive au début à le suivre même s’il n’est pas très bien prononcé, puisque apparemment peu emprunté mais je ne suis pas au bout de mes peines ; je vais trouver un névé plan sans difficulté, pourtant le sentier doit passer dessous et je vais avoir le plus grand mal pour voir vers ou il me faut aller. J’hésite, je tourne, je retourne, rien…  

J’ai à peu près repéré le passage et je vais m’engager sur le versant pentu. C’est un véritable engagement et surtout une grosse improvisation,avec des passages difficile par endroit. Je vais arriver dans un couloir bien enneigé encore. Je vais chausser les crampons et attaquer la montée dans le couloir mais la pente devient très raide et je vais opter pour passer par le pierrier à coté et déchausser. Je vais quand même retrouver la piste, enfin une trace et quelque cairns.  Du coup, avec toute cette neige, je vais rechausser les crampons, mais je vais monter trop haut, et insister en espérant que je vais déboucher près du col, hélas, ça ne sera pas possible et pourtant je vais insister encore, en mode grimpette avec les mains, escalade quoi, doublement inutile puisque ce n’est finalement pas possible. Je suis obligé de faire demi-tour et prendre le couloir à ma droite en contrebas. Je ne vais pas avoir besoin de cramponner et enfin je vais atteindre le col de la Lie à 2469 mètres.

Une autre vallée s’offre à moi. Au départ c’est un pierrier, assez difficile aux gros blocs instables. Passé cette difficulté, c’est un long néné qui couvre le fond du vallon jusqu’au lac de Batboucou. Je n’ai pas trop d’hésitation, je chausse les crampons et je me lance les deux pieds devant jusqu’en bas. Je vais déchausser toutefois, traverser un autre pierrier et me lancer sur un autre névé. En équilibre sur les bâtons, je ne vais pas mettre dix minutes depuis le col pour atteindre le bord du lac, ça c’est fait !

ça va se compliquer pour passer le long des lacs. Je vais passer par un pierrier de gros rochers et atteindre l’extrémité du premier lac et atteindre le second. Je vais changer de côté et éviter le pierrier cette fois. Ces lacs sont magnifiques, le second est un petit bijoux dans un écrin…

Reste a descendre sur le lac d’Artouste. Un izard va monter dans les rochers et je ne vais même pas arriver à le photographier. Le lac d'Artouste est beau, d’une belle couleur bleutée enchâssé dans un cirque de belles montagnes. Le sentier qui y descend est bien marqué, même si je suis seul à arriver de là aujourd’hui. Je descends jusqu'à proximité de l’imposant barrage. Là c’est l’invasion, les petits trains déversent leur flots de touristes en mal de montagne, la plupart Espagnols (encore). Ils sont rigolos ces petits trains jaune et rouge qui montent de l’immense vallée qui file plein nord.

Je passe le barrage et je contourne un étrange petit lac qui fait des bulles. Étonnant. Je longe le lac par son coté Ouest ; Il y a bien quelques randonneurs qui s’y risquent, mais plus j’avance, et moins on sera nombreux. J’attaque la montée ver le lac et le col d’Arrious. La montée par paliers est assez facile et j’arrive assez vite et facilement au col. Je vais en profiter pour faire ma pause déjeuné. Finalement j’ai déjà fais 1000 m de dénivelé depuis ce matin. Il n’y a plus grand monde par là. J’attaque la descente, une longue, très longue descente en fond de vallon long du ruisseau d’Arrious. On va être deux à descendre. Un gars qui se trouvait juste devant moi dans l’éboulis à la sortie du col mais qui va pas mal couper au cordeau les lacets et prendre de l’avance sur moi qui vais rester prudent et ne pas trop débouler dans les pierres.
En prime, je ne vais pas le courser mais je vais prendre mon temps et photographier pas mal de fleurs. J’arrive enfin à l’orée d’un bois et croiser pas mal de monde en sens inverse.  Dans le bois, mon téléphone va donner des signes de vie ; il y a trois jours que je ne capte plus… et il me faut aussi à mon tour donner aussi des signes de vie a mes proches.

Je vais repartir, descendre vers la route qui monte au col de Pourtalet la traverser avant d’attaquer la montée le long du ruisseau de Pombie vers le pic du midi d’Ossau, omniprésent. Passé le bois, je vais arriver dans une large vallée où les chardons bleus sont endémiques. On va les admirer avec un couple qui vient tous les ans admirer les chardons. Étonnant, Ils sont de partout, c’est à celui qui sera le plus bleu possible, du bleu pastel au bleu de Prusse, tous les tons de bleu sont présent. Je vais tenter de voler le plus intense… en photo.

Un peu plus haut, passé la cabane de Puchéoux, ce sera fini, plus de chardons ! Les troupeaux de brebis couvrent les flancs des montagnes. Bien qu’attenant et entourant le pic du midi d’Ossau, la haute montagne est terminée, c’est plus accessible, plus vallonné. Dernier coup de collier et j’arrive enfin au refuge de Pombie. Il y a du monde… c’est à toc et les tentes sont installées de partout. J’hésite à continuer vers les lacs d’Ayous, mais j’en ai assez pour aujourd’hui, 1650 de positif, 1680 en négatif : bonne journée.

C’est que le Pic du midi d’ossau est avant tout un grand spot d’escalade. Jusque tard dans le soir, je vais entendre crier les grimpeurs et entendre tomber des pierres… Port de casque recommandé !

Je vais planter la tente face à la vallée de Pombie, face au lever du soleil. J’ai trois espagnols comme voisins, des nanas discrètes aussi. Je vais faire ma toilette sous la tente, pas le top.  Je vais dîner puis extinction des feux et tenter de m’endormir avec les bouchons…les espagnols vont longuement discuter.

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