mercredi 17 décembre 2014

Etape 1 :De Luchon à Hendaye, ma traversée des Pyrénées en 2014.

Premier jour, le samedi 19 Juillet 2014-10-16

Bagnères de Luchon - Coume de Bourg : 13.534km, Dénivelé 1561m



Départ à l’heure du TER de la gare de Boussens vers Montrejeau. Il y a du monde dans le train, des jeunes qui partent en vacances…Ah les vacances !

Finalement, il n’y aura pas de car à prendre à Gourdan, le train va continuer en mode diesel jusqu'à Luchon. Ce qui, étrangement, va perturber quelques passagers. Il se trouve qu’un peu plus loin dans le wagon, il y a un débile, un vrai, avec sa mère qui le calme et, une fois parti de Gourdan en sens inverse pour prendre la voie de Luchon, un autre va se manifester et demander des explications à la jeune contrôleuse qui va tenter en vain de le rassurer. Celui-là, il en tient une couche, il se braque et ne comprends pas que le train reparte dans l’autre sens, ce qui pour lui le ramène à Toulouse. Rien a faire, il monte dans les tours… Le premier se bidonne de le voir ainsi s’énerver, et finalement c’est la mère du premier qui va calmer le second… ça fait drôle cette situation, irréel… et pourtant.

Il faudra arriver sur Luchon pour que tout rentre dans l’ordre. La montée du train ne s’est pas faite dans un long chemin tranquille. Les branchages encombrent les voies et le train prend son temps sur des rails qui manquent cruellement d’entretien.

Arrivée donc en gare de Luchon. Il fait beau, chaud même en cette fin de matinée. Je quitte rapidement la gare pour me rendre à la boulangerie que je connais à l’intersection. Il me reste le pain à prendre avant de partir. Je prends une boule de près de 500gr , je la glisse dans le sac, défaits les bâtons et je file en ville, en suivant les balisage du GR. Je les suis et je finis par constater que ce n’est pas bon, j’avance trop vers les thermes et le parc, j’aurais du aller plus à droite. Je change de trottoir et je vais finir par trouver le départ du GR. J’ajuste les bâtons et c’est parti, direct en montée.

J’ai à peine avancé sur la montée que je m’arrête déjà, humm des prunes qui attirent mon regard et  mes mains…

Finalement, ça y est je suis parti, mais au fond, je n’ai pas la pèche, un rien me retient, des photos, une source, des fleurs, des champignons, une vue…En plus ça monte, ça fait pas semblant, 1200 de D+ rien que pour aller à Superbagnères. Et inutile de rajouter que je suis bien chargé, et qu’il fait chaud, et un poil lourd, orageux, aussi.

La piste qui emprunte l’ancienne crémaillère est mortelle. En plus je viens de faire ma pause déjeuné, Pff… Bon ça ira mieux après, mais j’ai l’impression de ne pas avancer, en fait je n’avance pas, je m’arrête tout le temps, Je n’ai pas de souffle, je n’ai pas les jambes, j’ai soif et j’ai déjà presque plus d’eau, et en prime, ça cogne … et enfin j’aperçois les immeuble de Superbagnères. Ouf !

Mais c’est comme quelque chose d’inaccessible, là si près et pourtant si loin, si haut encore. Ce n’est pas sans mal, même en ayant essayé de couper, sans résultats, pour arriver plus vite aux pieds des bâtiments. J’arrive enfin sur la grande place de la station de ski.  Il y a du vent, et peu de monde dans la station endormie.  Un café est ouvert et je ne vais pas repartir sans arroser cette première ascension : Je commande un grand demi-panaché, un double que je vais prendre sur la terrasse. Je n’ai plus de jambes et une fois assis, sans le sac, j’ai les jambes qui flageolent, je suis déjà épuisé, et j’ai mis trop de temps à monter. Il est déjà 16h, et je n’arriverai jamais au lac ou au refuge d’Espingo comme prévu.

Je reprends du poil de la bête avec ce grand demi-panaché, ça fait du bien. Normalement ça ne doit pas beaucoup monter, alors j’y vais, je repars. Mais, j’ai quand même du mal, j’ai vraiment plus de jambes, même si je me balade sur la crête, en admirant plus bas la Cascade du Lys et sa vallée, et les cimes  de l’Aneto, plus loin, encore bien blanches.

Je m’éloigne et je me retrouve seul, rare sont ceux qui suivent le GR10, pourtant je vais marcher un moment avec un touriste plus en jambes que moi et que je fini par voir s’éloigner. Moi, je n’en peu plus, je cale. Le vent se fait plus fort et il est contre moi en plus ! Le chemin passe à flanc de montagne, il est un peu étroit avec parfois des passages d’arêtes qui coupent le sentier transversalement ; je suis naze, le vent me bouscule, les arêtes à franchir me font mal… je n’avance pas, je regarde la carte et je décide d’avancer jusqu’en bout du vallon qui remonte à ma droite, vers ce col qui clôture l’horizon, je devrais pouvoir m’y installer, et peut-être trouver de l’eau.

Sur la carte il y a des sources en effet à la Coume de Bourg et j’espère que le profil du terrain me permettra de m’y installer. J’y arrive enfin, le vent est fort cette fois et je descends en contrebas du chemin vers les sources. Je pose mon sac et vais remplir ma gourde. Je suis à peine abrité du vent, juste assez pour planter sans trop de difficulté la tente. Le vent à poussé les nuages et je me hâte, car je crains qu’il pleuve déjà, ou qu’un orage éclate. Finalement je ne suis pas vraiment abrité et la tente ploie sous les bourrasques violentes. Je vais être obligé de renforcer les fixations, tendre la toile et tirer les haubans.

Une fois diné, dodo, enfin, je fais le vœu de dormir, mais les rafales font un bruit d’enfer, la toile vibre, claque, se tend, se détend. Dans la nuit la pluie s’en mêle, le vent souffle en tempête, avec quelques répits qui me permettent de trouver un peu le sommeil. Le temps se calme à peine avec le matin qui arrive. Les répits sont plus longs peut être…

La toile a tenue, et c’est déjà un soulagement. Allongé, je me suis reposé, même si je n’ai pas bien dormi.

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