mercredi 17 décembre 2014

Etape 2 :De Luchon à Hendaye, ma traversée des Pyrénées en 2014.

Deuxieme jour, le dimanche 20 Juillet 2014

Coume de Bourg - Granges d’Ourcibats, Loudenvielle Distance : 20.098km, D+ :1331m  D- :2407m


Avec le matin, le vent s’est calmé et il ne pleut pas. J’ai pu dormir un peu. Je prends mon petit dej, puis je range et j’arrive à plier la tente sans trop de mal. Dehors le ciel est bas, et ça ne me rassure pas.

Départ. J’arrive assez vite au col, c’est fait. Le passage d ‘un col est souvent synonyme d’une descente, mais là non, je longe un cirque sur un sentier plus ou moins bon avant d’attaquer un autre col mais ce qui m’inquiète ce n’est pas la qualité du chemin, mais plutôt le temps qui se charge. En fait, une lourde chape nuageuse descend des sommets, alors qu’une autre monte de la vallée d’Oo. Ça promet une belle journée ça.

J’attaque la descente vers Espingo. Pour la suite, en fait, j’ai deux options, la première, monter depuis Espingo vers le lac du Portillon puis descendre vers le lac des Caillauas, puis vers le pont de Prat, mais la majeure partie du trajet n’est pas balisée, ni même vraiment existante, un hors sentier délicat, avec surement pas mal de neige encore au dessus du Portillon et le passage des Gourgs blancs à 2877m ? 
Deuxième option descendre sur le lac d’Oo puis remonter depuis les granges d’Astau vers la grange d’Ourtiga. Compte tenu du temps, j’ai pas trop le choix, avec ce temps bouché, je ne vais pas m’engager sur du hors piste sans visibilité. Direction le lac d’Oo. 

Le chemin est très bon, aménagé, entretenu et je surplombe le lac. Je regrette juste de n’être pas allé voir le lac d’Espingo... Je descends assez vite et arrive rapidement au barrage du lac. Le niveau de l’eau est bien monté depuis notre précédente balade au printemps avec ma fille. J’attaque la descente vers les granges et je croise la grande foule des dimanches alors que je descends à grand pas. Le temps s’est éclairci tandis que je descends et il fait presque beau alors que j’arrive aux cabanes. 

Je vais prendre un jus d’orange en guise d’apéro à une auberge, puis je m’installe pour déjeuner.  Il ne fait pas très chaud, les nuages sont agressifs et ça menace… J’arrive à manger presque au soleil d’une éclaircie, éclaircie de bien courte durée et je ne vais même pas pouvoir faire une sieste. Il tombe quelque gouttes, rien de bien méchant et je ne sais dire si ça va s’arranger ou s’aggraver, mais je lève le camp et je monte vers le bois. Il est temps, la pluie tombe fort à présent et à l’abri des grands hêtres, je vais passer mes affaires de pluie.

Je continue de monter et je croise du monde, pas mal de groupes qui m’indiquent qu’il y a une cabane juste en haut à un quart d’heure. Mais vu que personnellement je monte, et qu’il pleut, et que j’ai pas encore les jambes, et qu’en plus je fais des pauses au sec sous les hêtres en espérant que ça se calme un peu, je ne regarde pas trop la montre. Et ça se calme en effet, enfin la pluie est moins forte, alors je sors du bois et je traverse la prairie d’altitude jusqu'à la cabane.

 Il y a du monde à l’abri dans la cabane, un Hollandais qui s’est étalé, et un couple qui marche sur le GR10 dans l’autre sens. On va papoter un peu, puis la pluie s’étant bien calmée, le couple va repartir et je ne vais pas tarder à partir moi aussi, laissant le Hollandais qui ne semble pas vraiment décidé à repartir.

Là c’est simple : il suffit de suivre le val d’Esquierry par le fond du vallon. 500 m de dénivelé tout de même jusqu’au col à 2131 m au Courret du même nom. Mais la pluie va se remettre à tomber, plus forte encore. J’ai plus le choix : avancer. Mauvaise surprise, mes affaires de pluie ont oubliée d’être étanche, en fait c’est moi qui ai oublié de les réimperméabiliser, et donc elles sont aussi étanches qu’une passoire. Je suis trempé, slip compris… c’est très désagréable…

Je vais croiser trois jeunes, bien trempés eux aussi, on échange quelques infos avant de continuer. J’arrive enfin au Courret (le col), et enfin la pluie se calme. J’attaque la descente vers la cabane d’Ourtigat. Ça glisse, c’est mouillé, ça ruisselle de partout, mais l’accalmie semble tenir. J’accélère le pas, pour tenter de me sécher au maximum, mais l’eau en traversant le pantalon de pluie a ruisselé sur mes jambes et rempli mes chaussures. 

J’arrive sur le plat a proximité de la cabane d’Ourtigat. Un randonneur me fait signe de l’y rejoindre, il a allumé un feu et la fumée sort de la cheminée de la belle cabane. J’ai déjà bien séché surtout sur le torse, et j’hésite à rejoindre la cabane. Je regarde la montre, il est tôt, et je devrais avoir le temps de m’approcher de Loudenvielle, surtout si j’évite de monter jusqu'à Germ, en suivant le val d’Aube jusqu'à la Neste.
Je fais signe a l’occupant de la cabane que je continue de descendre et je suis le sentier jusqu'à la piste. Un peu morbide le coin quand même. Une vache les quatre fers en l’air se ballonne lentement, les intempéries de l’an passé ont laissées des traces encore visible… Allez je fonce, si je trouve une grange, je dormirais au sec ce soir.

Le torrent est aménagé pour alimenter une centrale, et une piste le longe jusqu’en bas. Il va repleuvoir un peu, et je vais me mettre à l’abri sous une grotte avant de repartir. La descente vers la Neste, bien que carrossable est très pentue et glissante. Je vais arriver au Pont de chèvres, enfin. Reste à trouver une grange, mais les granges ont été réhabilitées pour la plupart et aménagées en résidence de vacances. Je vais jeter un œil toutefois à une petite annexe et par chance elle est ouverte. C’est un cabanon ou est entreposé du mobilier de jardin et qui sent très fort l’essence, mais peu importe, je vais faire de la place et m’installer, au sec, et étendre mes affaires. Je vais préparer un repas chaud et copieux et m’installer pour dormir, en espérant que personne ne vienne me sortir de là. 

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