mercredi 17 décembre 2014

Etape 7 :De Luchon à Hendaye, ma traversée des Pyrénées en 2014.

Septième jour, le Vendredi 25 Juillet 2014.


Refuge wallon - Refuge de Larribet. Distance : 19.502km, D+ :1398m D- :1197m



Réveil à 6 h ce matin ! Il a fait orage cette nuit, un gros coup de foudre qui n’est pas tombé loin. Il a plu aussi, mais pas très fort et pas trop longtemps. Par contre, ça tonne encore, au loin, des orages qui tournent. Je sors de la tente pour me rendre compte. Le Vignemale garde pour lui de gros nuages noir et les orages tournent longtemps autour du sommet avant de suivre un courant d’air porté par une vallée. Il me semble justement qu’un orage descend le Gave d’Arratille. Je me hâte de ranger et de plier la toile encore bien mouillée et de partir avant d’être sous un orage.

Direction les lacs et le col de Cambalès par le Pé dét Malh ; Je remonte vers le refuge, je passe devant la chapelle, et je file a travers le bois, m’éloignant du refuge. J’arrive à l’intersection des sentiers vers le lac du Pourtet et les lacs de Cambales qui sont annoncés à 1h30 de marche, moi qui pensait avoir bien avancé. Je vais prendre mon mal en patience et avancer, étape après étape.  
Curieusement, c’est un amphibien cher à François 1er qui va occuper mes pensées, et me permettre de faire des photos : la Salamandre, des dizaines de salamandres qui traverse le sentier, parfois seule ou par deux… étonnant d’en voir autant sur une aussi relative courte distance et à plus de 2000m d’altitude.

J’arrive au niveau des premiers lacs,  dommage il ne fait pas très beau et c’est nuances de gris sur gris, par contre les sommets alentours sont encore bien blancs. J’imagine et j’espère que le col est libre de neige… Je passe les lacs d’Opale, moi qui évoquait des pierres précieuses l’autre jour…là le temps ne les mets pas en valeur, ça vaudrait le coup de revenir avec un temps plus ensoleillé…

Ça monte après cette série de lacs, le sentier est bon et plutôt bien cairné, et j’imagine que je vais franchir le col, hélas, faux espoir, j’arrive face a un cirque et hormis quelques dorsales transversales, les pentes sont couvertes de neige, et si je devine le col, je me rends compte que je vais devoir chausser les crampons. Cette fois j’ai beaucoup moins d’hésitation, fort de mon expérience de la veille. J’arrive pas vraiment à faire le rapprochement avec la carte, les deux lacs les plus hauts sont encore couverts de neige et seul celui à ma droite est a peine déneigé en son centre.

Je chausse les crampons, quelques gouttes de pluie et du vent fort vont m’accompagner, surtout en arrivant près du col. Ça caille, il fait très froid, et arrivé au col, la pluie tombe vraiment fort, glaciale et le vent va forcir encore. Je ne vais pas m’attarder et entreprendre la descente de façon impromptue.

Descente sur un gros pierrier, bien raide.  Passé la première partie, j’ai un gros névé tout aussi raide à descendre et à traverser. Je rechausse les crampons et en avant… Je suis bien contents d’avoir pris ces crampons. Ils sont légers, ils se chaussent facilement sont tout aussi facile à enlever et me permettent de bien passer ces névés. Je vais devoir en traverser encore deux, entrecoupés d’arrêtes et enfin arriver au Port de le Peyre-Saint-Martin. ça c’est fait, 900 m de dénivelé déjà.

Maintenant ça ne fait que de descendre, dix kilomètre de descente jusqu’au lac de Suyen ; un peu monotone, surtout que les panneaux que j’ai pu voir, annoncent des temps astronomiques… Monotonie donc, les lacs de Remoulis enserrés au fond de l’étroite vallée ne sont pas très spectaculaires. Apres une série de lacets je vais tenter d’apercevoir le refuge Ledormeur, même si je ne tiens pas tellement à monter vers celui-ci quand bien même une superbe omelette m’y attendrait. ( Le refuge Ledormeur est juste équipé de couchages et donc je n’aurais pas trouvé d’omelettes …) 

Passé les lacets, je vais avancer jusqu'à la Couradette et faire ma pause déjeuné. Je vais en profiter pour sécher la toile de tente. Je vais aussi faire le plein de ma gourde à une petite source un peu plus haut puis repartir. Les nuages arrivent de la vallée et je me dépêche de ranger ma toile maintenant qu’elle est sèche.

Je croise trois jeunes allemands qui me demandent si on peut passer par le col de Cambalès. De nouveau, je vais leurs conseiller de monter et de descendre avec des crampons… qu’ils n’ont pas. Ils veulent tenter de passer par le col  de la Fache qui est un peu moins haut. Je ne suis pas sûr qu’il y ait moins de neige, surtout qu’il semble orienté comme celui de Cambalès, mais comme je n’ai pas d’idée de la montée, pas d’objection, bonne chance !

J’arrive en vue du lac de Suyen et finalement j’ai bien marché, je  suis allé plus vite que les indications. J’ai manqué le raccourci qui coupe et je suis descendu presque au lac pour revenir sur la cabane de Doumblas. La cascade est belle, bucolique et je ne regrette pas d’être descendu si bas.

Il y a du monde à la cabane, un groupe avec des enfants qui fait une pause déjeuné, des Espagnols apparemment. Le refuge de Larribet est annoncé à deux heures de marche. J’attaque la montée, au départ  sur un terrain dénudé mais j’arrive assez vite sous les sapins. Le torrent coule à proximité, passant de bassins en petites chutes bruyantes. L’endroit est sublime, une véritable jardin, le paradis…et je ne suis pas au bout de mes surprises ; la Claou. L’Eden… j’ai trouvé l’Eden, certainement l’endroit le plus beau que j’ai pu voir de ma vie, de toutes mes randonnées.

Je le quitte à regret, en me promettant d’y revenir. J’arrive dans la vallée d’altitude et suit le ruisseau de Larribet. Le refuge se présente telle une sentinelle perchée à 2072 mètres. J’arrive assez vite face au premier dénivelé. Je commence à accuser de la fatigue et je vais bien ralentir mon rythme et trouver difficile cette dernière montée. J’arrive enfin au pied du refuge et sur la terrasse, juste avant des Espagnols particulièrement en forme qui se tirent la bourrent là ou je peinais. Je vais prendre une bière, discuter un peu avec les gardiennes intéressées par mon retour d’expérience sur le Cambalès. Je vais en profiter pour avoir quelques informations sur le col de la Lie. Les filles sont sympas, et on va papoter un bon moment…du coup, je vais prendre le dîner au refuge.

Je vais installer ma tente, plus bas, sur une terrasse à proximité de sources, faire un brin de toilettes, puis monter dîner. Entre-temps les espagnols sont arrivés, un gros groupe de collègues de travail apparemment, avec enfants, une bonne quarantaine de personnes. Laetitia va faire en sorte de regrouper les six français…

Le repas est succulent, je me suis régalé. On a bien discuté avec le groupe, notamment avec le pêcheur, mais aussi avec les autres décidés à monter au Balaïtous. Seul bémol, les Espagnols ont été particulièrement bruyants, impossible de s’entendre parler… ce n’est pas sans plaisir que j’ai regagné la tente et le silence. 

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