mercredi 17 décembre 2014

Etape 15 :De Luchon à Hendaye, ma traversée des Pyrénées en 2014.

Quinzième jour, le samedi 2 Aout 2014

Col d’Artzatey – Les trois fontaine (La Rhune) : 32.723km, Dénivelé 918m  D- : -1065m



Il a plu une bonne a partie de la nuit, pas aussi fort, une pluie persistante mais faible. J’ai fais attention que l’eau n’entre pas sous la tente et de ne pas toucher la toile intérieure couverte de condensation…difficile exercice !
Les éclairs ont zébrés le ciel une bonne partie de la nuit, sur le matin, l’orage s’est éloigné avec la pluie, courte accalmie, c’est déjà l’heure de se lever : 6 heures comme d’hab. Georges est vite prêt,  mais moi j’ai tout à ranger. Il n’a pas très bien dormi, il a eu froid, lui qui s’attendait à une nuit douce…Pauvre Jojo !
Je vais prendre mon petit dej comme d’habitude, thé, biscuits, Georges ce matin va prendre du Yop au  jambon du pays basque !

Nous partons, direction Ainhoa. Nous atteignons rapidement le col des veaux et attaquons la descente, que j’attaque de manière un peu sportive. J’avance bien, mais déjà, je sens que pour Jojo, ça va pas si bien ! Il se lasse les chaussures, les délasses et déjà a ralenti l’allure.

On va arriver au col des trois croix, c’est le second col que je passe et qui porte ce nom. Apres la descente va se faire dans les fougères mouillées, mais ça va, on ne va pas trop se tremper les jambes.  Si le premier col ne portait plus que le nom, le second va être spectaculaire, surtout un peu plus bas, au niveau du calvaire : C’est une représentation a l’échelle humaine de la crucifixion, avec les trois croix, celle de jésus, aux membres cloués et celles des deux voleurs attachés à la poutres. Face aux trois croix une bonne douzaine de croix celtes, traditionnelles. Plus loin, une chapelle vouée à Marie.

On reprend notre route pour descendre sur Ainhoa. Georges est déjà en grand difficulté. Il souffre beaucoup de marcher. Il va faire une pause à la fontaine en contrebas du village, tandis que je vais faire acheter un peu de pain et prendre deux parts de gâteau basque aux cerises.


On va faire une pause au jardin public, face aux toilettes publiques. Georges est inquiet, des douleurs plantaires s’intensifie, sans pour autant laisser entrevoir d’ampoules. On a fait quatorze kilomètres, mais là, il va falloir surement réduire l’allure. Il est onze heures lorsque nous repartons d’Ainhoa. Nous traversons la rue principale typique aux belles maisons traditionnelles.

Le sentier nous mène sur les bords de la nivelle. Contrairement à la Nive, les orages violents de Juin ont epargnés le secteur. Le sentier passe sous les grands chênes, c’est très agréable. Comme c’est plan, Georges va mieux marcher. Le sentier va quitter la large piste carrossable, pour bifurquer vers un  affluent de la Nivelle. Petit raccourci inutile, et bien glissant ! En fait c’est une patinoire et une grande flaque bien boueuse va couper le chemin : J’avertis Georges de faire attention, trop tard ! j’ai pas le temps d’attraper une branche pour passer sur le bord relevé de la flaque que mes pieds se dérobent sur l’argile glissante… Effet immédiat, je tombe sur le flanc, je me redresse, je détale, je m’en sors bien, ma cuisse et le coté de mon short est couvert de boue, c’est tout ! Je vais me laver un peu plus tard à la rivière et nous repartons. On continue un bon moment à longer cette rivière calme et plate puis nous commençons à remonter. On quitte le sous bois et on va s’arrêter et faire une pause dans une prairie. Je vais étendre et faire sécher sur l’herbe la tente et du linge ; pause bien méritée. On a bien marché, malgré la douleur que doit supporter mon ami.

Nous repartons !  Direction Sare puis la montagne de la Rhune. Il fait chaud et lourd ! On longe un moment la frontière puis on passe dans la campagne. Le GR emprunte les routes et ça cogne ! En prime Georges a de plus en plus mal et a le moral en baisse. Il va vraiment peiner pour arriver à Sare. Je ne sais même plus comment faire, marcher à son rythme, mais j’ai vraiment du mal à retenir ma foulée à ce point, ou avancer et l’attendre, à être son lièvre en quelque sorte.

Merde ! Je ne m’attendais pas à ça. Je sais que ce que c’est que de devoir marcher avec les pieds en compote, d’avancer malgré la douleur… ça irradie de partout, c’est infernal ! Je n’avais même pas imaginé que ça pouvait arriver, je suis désolé de l’avoir embarqué dans cette galère. Ça ne fait même pas une journée que nous marchons, et c’est un échec.

Malgré tout nous arrivons à Sare. Sare qui se prépare à passer une soirée de fête ; les tables ont dressées, les vendeurs de gâteaux Basques ont sortis leurs étals… on se dirige au café de la mairie et on va s’installer à la terrasse et prendre des consommations.  Petite pause bien méritée en cette belle après-midi. Georges veut qu’on trouve un coin un peu moins fréquenté pour regarder ses pieds. Il pense avoir des ampoules et voudrait les traiter avant qu’on attaque la montée. 

On va se mettre un peu plus loin et en effet Georges va soigner ses ampoules, il en a développé déjà une paire, et je vais sortir ma trousse à pharmacie, dont une grosse épingle de nourrice que je garde pour ça et un peu de désinfectant…

Nous repartons ! Le chemin monte rapidement après le village. Le sentier est agréable, ombragé, une belle balade… Enfin une balade qui aurait pu être plus belle encore si Georges n’avait pas souffert autant. J’avance, je monte et je l’attends, je fais le lièvre. J’aperçois le funiculaire qui contourne l’Altsanga, le sentier monte à sa rencontre. Encore un effort, dernière montée avant de traverser la voie. Je vais attendre Georges sur la prairie et regarder passer les funiculaires qui descendent de la Rhune.

Georges va arriver a son tour, épuisé, démoralisé. On est arrivé, enfin presque, juste le temps de trouver des points d’eaux. Un peu plus loin l’endroit porte le nom des « trois fontaines » Alors je pars en éclaireur….Il y a de l’eau en effet, des sources qui sortent par effleurement. Il ya du monde dans le coin, beaucoup de touristes descendant à pieds de le Rhune. Un peu plus loin à proximité d’une bergerie, je vais trouver un endroit ou on pourra nous installer. Le point de vue est magnifique, superbe vue sur l’océan de Bayonne à Hendaye…superbe. De plus c’est assez loin du sentier, on devrait y être tranquille. J’appelle Georges afin qu’il me rejoigne. Je vais faire le plein de la poche a eau et chercher un substitut de salle de bain. Une grande toilette me fera du bien, j’en ai moi aussi plein les jambes.

Je vais faire une toilette complète du bonhomme au ruisseau tandis que Georges va faire tremper ses pieds douloureux. Ensuite on va installer la tente, des nuages se présentent et s’approchent. On n’aura pas de nuits à labelle étoile. Ensuite préparation du diner, coquillettes à la soupe de poisson, et diminution du stock de jambon de pays que Jojo à apporté.

Pas mécontent de retrouver la position allongée, la journée a été longue tout de même. On va papoter un peu, mais finalement on ne va pas faire de vieux os. Demain la journée va surement être terrible !

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