mercredi 17 décembre 2014

Etape 9 :De Luchon à Hendaye, ma traversée des Pyrénées en 2014.

Neuvième jour, le Dimanche 27 Juillet 2014

Refuge de Pombie – Pont de Cebers (Etsau) : Distance : 22.913km,  D+ : 982m  D- :2335m



Déjà neuf jours. Départ ce matin encore vers 7h. Il a fait un peu de vent dans la nuit. Comme je n’avais pas monté la chambre, je me suis caillé et la toile en plus est bien trempée, dessus et dessous.
Dans le campement, ça bouge depuis un bon moment, et là c’est le branle-bas de combat. Il va faire beau et tout le monde veut en découdre avec le Pic du midi d'Ossau, surtout en escalade. Pour moi ce sera encore de la randonnée, une grosse étape.

En fait, j’avais prévu de continuer au plus près de la frontière, par le refuge d’Arlet, mais ces trois derniers jours ont été si féerique, si extraordinaire que je préfère rester sur cette note. Je vais retrouver le GR10 et remonter vers les gorges d’enfer vers Etsaut.

C’est parti ! Je laisse le lac de Pombie pour monter vers le col de Peyreget. Adossé au pic du midi d’Ossau, il n’en finit pas de monter, une fois au col : descente ! D’abord dans un grand pierrier, puis une fois atteint le lac, une belle descente jusqu'à la cabane du même nom. Là, je vais prendre le chemin le plus direct vers la cabane de Cap de Pount. C’est descente en direct, un gros a-pic sur lequel je croise un couple d’Espagnol. La dame me demande si elle est sur le bon chemin pour aller au refuge de Pombie… Elle m’explique : en fait au moment de partir pour effectuer le tour du Pic du midi d’Ossau, ils ont oublié de prendre la carte…c’est balot hein ! Du coup, elle fait tout de mémoire, et heureusement elle a du bien préparer son parcours. Je vais ouvrir ma carte et elle va de nouveau mémoriser le parcours puis nous nous quittons.

Je termine la descente vers la bergerie de Cap de Pount et qui dit bergerie, dit berger et brebis, et qui dit brebis par ici, dit fromage ! ça tombe bien, je suis presque à sec. Je vais en prendre une bonne part, il est excellent en plus.

Je traverse le ruisseau, et emprunte la piste qui monte. Le balisage est trompeur, et des couples s'interrogent. Habitué maintenant, je ne vais pas hésite autant qu’eux et monter vers le lac Casterau. Ce qui est trompeur c’est le balisage du GR 108 qui passe par là. Je passe le col qu’un jeune couple a bien du mal à monter. C’est là que je vois que je commence à être en forme, même si c’est pas un vrai col, mais j’ai assez bien monté les 300 mètres. Me voici au lac et il y a du monde dont un groupe de jeune avec un guide qui mène un âne… Étonnant. Ils vont suivre le GR chemin de St Jacques alors que je vais monter vers le lac Bersau. Il y a du monde, en fait les deux GR forment un sentier : le Tour des Lacs et c’est assez prisé dans le coin. En plus c’est dimanche.

Je descend ensuite vers le refuge d’Ayous au bord du lac Gentau. Il est 11h30 et à tout hasard je vais demander au cuistau s’il peut me préparer une omelette :  très gentiment, il va se mettre au fourneau et me cuisiner une omelette lardon fromage… et me servir un quart de vin rouge sur la terrasse, face au lac Gentau. L’endroit est sublime, les lacs magnifiques, et il y a du monde au robinet installé sous la terrasse du chalet refuge et finalement peu de client.

Je termine mon repas et je repars, direction le col d’Ayous. Il fait chaud, très chaud sur ce versant et c’est bientôt midi au soleil. Je vais monter tranquillement, j’ai le temps…Comme ça il parait facile ce col, mais chaleur aidant, et juste après mangé, il devient vite terrible, surtout qu’il se fait lui aussi en deux étapes… et dire qu’il était annoncé pour une demi-heure… Une fois en haut je suis soulagé.

J’ai encore le choix, soit le GR10 vers Etsau, soit la HRP vers le Somport… Je vais opter pour Etsau, cette descente va me changer un peu de tous ces cols et je vais pouvoir faire des courses de frais.
Premier pannonceau : Etsau est annoncé à plus de 6 heures de marche : Oups ! 6 h de descente. J’espère surtout que je vais pouvoir trouver un coin sympa au bord d’une rivière. Il fait chaud et une petite trempette serait la bienvenue. En attendant, la descente dans la vallée est interminable. Il me tarde d’atteindre le sous-bois pour me mettre à l’abri du soleil et au frais.
N’empêche que j’arrive à la cabane de la Baigt de St cours…oui, oui, c’est son nom…devant laquelle se trouve deux femmes. Je vais demander s'il y a une source à proximité et justement , de l’autre coté du ruisseau, il y a une source qui coule du talus. Pas évident d’en trouver dans ce coin, même si je me doutais qu’il pouvait y avoir une source à proximité, hormis le ruisseau qui coule… Pas évident, parce que passé la vallée d’altitude, plus bas, les flancs des vallons sont couverts de fougères… en fait, passé les herbages d’altitude le vallon s’il est difficilement accessible, est rendu à la nature envahissante.

Je vais, une fois encore, croiser pas mal de monde : des familles, un couple qui me demande combien de temps il leur faudra pour arriver au col d’Ayous et redescendre… Une fois atteint les bois, ce sera plus calme, mais qu’est ce qu’il fait chaud et ce sera pire encore au  chemin de la mature : Pourtant comme c’est endroit est impressionnant, spectaculaire, creusé de main d’homme dans la falaise qui borde les gorges d’enfer et qui fait face au fort du Portalet.
Je vais croiser des jeunes femmes qui montent en tong, dont l’une en version écrevisse, limite apoplexie… J’ai chaud de descendre, alors j’imagine qu’en montée, ça ne doit pas arranger les choses…mais la dame a perdu le sens de l’humour… Allez, je fonce et je me dégage de cette fournaise…une rivière m’attend.

J’arrive au parking et je prends la route qui longe le gave d’aspe. Je vais tomber sur une famille qui se demande si elle a le temps de voir ce fameux chemin de la mature. C’est à côté…trois kilomètres aller retour… et ça vaut le détour.

Je ne suis plus très loin d’Etsau, et je vais commencer à zieuter le bord du gave… tout en avançant…je vais passer au niveau du pont de Cebet, en restant sur la rive droite du gave. Mais petit soucis, plus j’avance vers Etsaut, moins les endroits sont accueillant. Je vais malgré tout m’installer dans un sous-bois, trouver un coin assez propre pour dresser la tente encore trempée de la rosée du matin et prendre la direction du gave tout à coté. Le pré attenant et le sous bois sont le royaume d’un âne, et il va devoir me faire un peu de place pour cette nuit. Pour l’instant, direction le gave…ma salle de bain privative… L’eau est fraîche ; mais je vais bien me rafraîchir et laver tout mon linge que je vais étendre entre les arbres.

Je vais rapidement me calfeutrer sous la tente pour éviter les moustiques et les mouches qui se plaisent à venir tourner au plafond... Grrr j’ai horreur de ça.  Dîner et repos… Dans la nuit mon voisin va se faire une frayeur en s’approchant de la tente. Je vais l’entendre repartir au galop tandis que je vais retourner dans les bras de morphée…

Dans la nuit noire le bruit du torrent va devenir omniprésent et je vais dormir avec les bouchons afin de me reposer au maximum.  

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