mercredi 17 décembre 2014

Etape 14 :De Luchon à Hendaye, ma traversée des Pyrénées en 2014.

Quatorzième jour, le vendredi 1er Aout 2014

Col de Leizarze – Col d’Artzatey : 30.843km, Dénivelé 1700m  D- 1858m



Départ impeccable de ce petit coin de paradis. La toile est presque sèche et le ciel bien qu’encore assez nuageux laisse entrevoir des éclaircies. Je me prépare, presque avec regrets tant l’endroit est sympa…mais bon, j’ai rendez-vous tout à l’heure…

Je rejoins le GR10, et c’est parti ! Je file vers Saint Etienne de Baïgorry. La descente est sympa.  Je passe le pont sur la Nive des Aldudes. De fait j’évite le centre du village, je vais passer juste à côté du séchoir a jambons… puis me diriger vers le village de vacances avant d’attaquer la montée…

Ouch ! ça monte, 600 mètres de dénivelé, surtout que le temps est lourd, orageux ! J’arrive au col d’Apaloy, c’est déjà ça. Le soucis c’est que j’ai sous estimé tout ce dénivelé, et au départ de Saint Etienne, Bidaray est annoncé à 7H45, alors que j’avais estimé 5h pour y arriver ! Il me faut appeler Georges et reporter notre rendez vous. Je coupe la poire en deux  et fixe à 16 heures le rendez vous, ça nous laissera deux heures en gros  pour marcher… ce soir.

C’est quand même pas la course contre la montre, mais j’ai quand même pas de temps à perdre. Je n’en ai pas trop perdu jusque là et même cette montée, je l’ai plutôt bien négociée. Mais ça continue apres ce premier col, je dois atteindre le col de Buztanzelhay. Ça se passe bien, mais je remarque que la suite du sentier est plus complexe, et je vais opter pour un passage par le versant espagnol et une montée plus progressive vers l’Astate. Le sentier longe une longue falaise et se trouve pile poil sur la ligne de frontière. A ma gauche, l’Espagne, à ma droite la France… et direction plein nord. Et de l’ouest, arrive des nuages, et presque aussitôt un orage. Coup de vent, une bonne averse, pas mal de tonnerre…aucune protection, pas un abri, rien…je passe ma veste, pose le sursac et je je m’eloigne du coin, mais l’orage aussi s’eloigne rapidement. 

Passé l’Astate, ça redescend un peu et je vais rencontrer un groupe de randonneurs. On va papoter un peu puis repartir chacun de notre côté. Je monte vers le pic de Toutoulia, une autre belle montée se présente, ver le col d’Iparla, qui atteint 1044 mètres. ça va c’est pas la mort depuis le col d’Harrieta, une belle balade. 

Ça va descendre ensuite, toujours sur la ligne de crete, à proximité du vide. Je vais m’en éloigner un peu  afin d’être à l’abri du vent frais qui passe sur la crête et déjeuner rapidement.

De toute façon il reste que de la descente jusqu'à Bidarray à un peu moins de quatre kilomètres. Les derniers orages qui ont ravagés la région ont laissé des traces par ici, le sentier est défoncé, de la caillasse de partout ; pourtant je vais descendre à fond : les deux pieds devant !
J’arrive au village pile poil à 15 h . J’ai le temps de me reposer un peu. Je vais prendre une glace et une conso à l’auberge, puis faire le plein d’eau au vestiaire du terrain de pelote. Mais au mitigeur, l’eau va devenir tiede puis chaude. Impossible d’avoir de l’eau fraiche : un comble !

Je vais ensuite jeter un œil à l’église, beau monument de pierre, puis me reposer sous les platanes du café et siroter un panaché en attendant mon ami. J’aperçois une autre fontaine juste de l’autre coté de la rue, et je vais y puiser de l’eau plus fraîche, mais elle est coupée et une dame me conseille d’aller prendre de l’eau au cimetière qui entoure l’église.

J’ai bien marché tout de même, malgré l’orage. Déjà 24 kilomètres de parcouru. Je profite pleinement de cette pause, le clocher égrène ses heures ( 16 h !) et justement la voiture de mon ami arrive. Je lui fais signe et il se gare face à l’église. Sa compagne et son beau fils l’ont accompagné. On discute un moment, et il sort son sac du coffre ?!?!?!

-           « Heu t’as mis quoi dans ton sac ?
-          -  Un k way , des teeshirts, du yop, du jambon, des chaussettes, deux pommes, du pain, une bouteille d’eau et pis c’est tout !
-          - Ah ok, tu sais que les nuits sont fraîches encore,
-          - Ah bon, je prends un pull alors, c’est le pull ou la pomme ?
-         -  Prends le pull alors ! »

Ça c’est jojo, mon vieil ami de 30 ans. Ça fait bien un bon mois qu’il m’avait demandé s’il pouvait m’accompagner pour les deux ou trois dernières journées sur le GR10. Ça ne me posait pas de problème, après quinze jours tout seul, un peu de compagnie me changerait de cette solitude qui devient pesante surtout le soir… Alors comme il était demandeur, j’ai pensé qu’il ferait en sorte de s’equiper un minimum. Déjà le k-way, c’est moi qui ai insisté pour qu’il en prenne un quand je l’ai eu au téléphone deux jours avant ! Quand a la grosseur du sac, Il a pris le premier qui lui était tombé sous la main au moment de partir… Sacré Jojo !




Allez c’est parti ! On quitte Bidaray et on rejoint rapidement le bord de la Nive. La Nive est une des rivière qui a été dévastée suite aux orages. Le lit est encombré d’arbres et de roches… Pas terrible comme cadre de balade, dommage ! Allez, on attaque la montée pour le col d’Espalza. Oups, ça donne ! Le sentier est abimé, étroit, par moment bien raide aussi… pas simple. Pas si simple finalement, même avec mon experience… Et puis, j’ai déjà fait une grosse journée de marche, et cette dernière montée m’epuise. Allez, c’est pas de la tarte, mais le sentier semble partir vers la gauche, moins pentu…erreur, encore un dernier coups de collier et nous atteignons le col : hé bé !

Mauvaise surprise, les nuages se sont installés sur la cime du Bagamendi. Le temps de trouver un coin plan et il va falloir monter la tente. Il est presque 19 h. A tout hasard on passe voir la petite bergerie, mais bon, faudrait vraiment un problème de taille pour aller nous y abriter…
Allez, on s’approche du point culminant, et je fais une recherche rapide de point d’eau… Rien à proximité…je vais descendre côté espagnol et trouver un filet d’eau, suffisamment pour remplir en partie ma poche à eau…et faire cuire une bonne platée de pâtes.

On va planter la tente, juste à temps, parce qu’il commence déjà à pleuvoir. Inutile de rajouter que j’ai pas monté la chambre… et sous la power-lizard, on va être un peu serré…enfin ça ira…ça va bien même alors que la pluie s’intensifie…en fait il fait orage, un gros orage de pluie… ; ça tombe !
Ça s’intensifie en plus, il pleut à seaux ! on va même remplir nos gourdes au pli de la tente. L’eau passe même sous le tapis de sol, et là je commence à m’inquiéter. Georges n’a même pas prévu une couverture, et encore moins un matelas de mousse… Il va devoir dormir sur le tapis de sol… quel poète celui là ! Bon finalement on va rester au sec sous la tente ; La pluie va se calmer heureusement, mais le ciel va rester bouché, on est dans les nuages, dans le brouillard.

On va diner : coquillettes la sauce tomate avec de la rosette… puis nous préparer à dormir…sacré Jojo, lui qui s’était imaginé dormir à la belle étoile sur les hauteurs su pays basque, imaginant des nuits douces comme des bombons… C’est rapé, et il risque fort de se les cailler ;  Bonne nuit Georges !

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