mercredi 17 décembre 2014

Etape 4 :De Luchon à Hendaye, ma traversée des Pyrénées en 2014.

Quatrième jour, le mardi 22 Juillet 2014.

Source du pla de Castillon – Lac Estagnol ( Pic d’Astazou) Distance : 19.849km, D+ : 1435m D- :844m



J’espérais un départ matinal, mais la nuit ne fut pas aussi douce que je l’avais espérée au moment de me coucher. Des gaz abondant puis une diarrhée m’ont quelque peu empêché de bien dormir. Pas d’inquiétude, je me doute que le déjeuné pris hier sous la bruine s’est porté sur la digestion…enfin pas inquiétude, si quand même une petite, faudrait pas que ça persiste trop longtemps, déjà que j’ai pas un moral d’enfer, alors il m’en faudrait pas beaucoup pour que je prenne le billet de retour.

Le soleil pointe son nez de bon matin, enfin…Allez, ça me redonne un petit coup de tonus. Pas un nuage à l’horizon, il fait trop beau! Ce matin la toile est couverte de rosée que les premiers rayons de soleil vont avoir du mal à sécher. Je vais éponger le côté à l’ombre puis plier. Il y a du monde installé sur la crête et je voudrai partir avant tout le monde.
Je lève le camp, direction le col de Portet et le Lac de l’Oule.

Je remonte sur la crête et retrouve le GR. Je dois prendre 500 m de dénivelé et ça monte tout de go,  mais ça se passe bien et j’atteins déjà le long replat qui contourne le sommet arrondi de la montagne. J’avance, je pousse sur les jambes et les bâtons, allez, je vais mettre du rythme. J’approche du col, les voitures montent en un long convoi pour disparaître dans le tunnel sous la station du tire-fesse. 

Ça bouge par là, les brebis changent de quartier, poussées par une bergère avec qui je vais papoter un petit peu avant de faire le plein d’eau à une source et continuer.
Dernière montée avant d’atteindre la station, en travaux. Sur le parking il y a foule, des groupes qui se préparent à partir. Journée de randonnée pour les vacanciers, pour moi aussi. Mais j’ai une envie pressante, quelque peu toujours dérangé. Il y a urgence avant qu’il y ait accident… Pas facile, il y a du monde, peu d’endroit isolé, sauf peut-être…peut-être cette bosse encore couverte de neige, cette bosse de ski à bosses, suffisamment haute, suffisamment large…Pas trop le choix…

Ouf ! Soulagé,  je vais pouvoir repartir. Le GR part sur la droite et contourne la montagne de Montarouyes, et pour ma part je vais éviter de suivre les groupes et prendre la piste qui longe le ruisseau de Sabourès jusqu’au restaurant en bas des pistes. Finalement j’ai bien fait de passer par là, les marmottes ont investies les fondations des téléskis et se promènent tranquille dans l’herbe. Tranquille…c’est le cas de le dire. Je suis le seul humain à passer par là.

J’arrive au restaurant en bas de piste, fermé en saison d'été et je continue le sentier qui longe le remonte pente qui va jusqu’au lac. Le seul bémol, bien que l’endroit soit superbe, c’est que des travaux d’adduction d’eau sont en cours. La tranchée béante longe le sentier, ça gâche quelque peu le jardin d’eden, mais bon je ne suis que de passage. J’arrive au bord de la descente sur le lac, c’est bien raide, et je me retiens aux branches pour ne pas m’emballer… Reste le talus sur bord de la piste à descendre, je cherche l’endroit le moins haut et me voila sur la piste qui contourne le lac le l’Oule. Du coup, je retrouve les groupes, direction le chalet Refuge de l’Oule. Le lac est sympa, même s’il est artificiel et fait parti d’un complexe de retenues d’eau.

Petite pause au refuge où je vais prendre un jus de fruit avant de repartir. Je prévois de déjeuner au Col d’Estoudou, 450 mètres de dénivelé a faire, tout de même.
Je contourne le lac,  dans le sens des aiguilles d’une montre et je récupère le GR10. Allez Petitpas, courage. J’attaque, plutôt en forme, je me sens mieux, pourtant ça grimpe, un bon 45% énorme, le nez dans le talus. Le sentier passe à coté du torrent qu’il croise et recroise, et qu’il va croiser une fois de trop… Je suis un sentier, mais je perds le GR et je m’en rends compte un peu tard.  Je me retrouve côté droit du torrent alors que le GR monte côté gauche. Tant pis, je ne peux pas me perdre, faut monter, y a plus qu’a!

Le sentier se fait de plus en plus hypothétique, pour ne pas dire inexistant. Je monte, version tout terrain. Et enfin de débouche sur la partie presque plane. Super, je vais faire quelques photos, de belles fleurs parsèment la prairie. Je vais même trouver une source et refaire le plein de ma  gourde. Allez dernier coup de collier pour atteindre le col. Belle montée, pas facile, mais que j’ai assez bien abordé. Suis assez content, pas trop fatigué, tout va bien.

Je m’installe au bord du précipice, impressionnant, la vue est spectaculaire, même si je ne vois qu’une petite partie du lac d’Oredon. Je vais déjeuner tranquillement au soleil. Il fait beau, il fait bon, l’endroit est sublime. Que demander de plus… peut-être un peu moins de monde… Le parc national des Pyrénées serait-il devenu un parc d’attraction… les cars et les campings cars montent en de longues files les lacets qui permettent d’accéder au cœur du parc. Il y a quand même deux poids deux mesures alors qu’un randonneur ne peut installer sa tente qu’à une heure des limites du parc ou au parking du lac d’Auber.

Il se trouve que j’avais prévu de quitter le GR10 à cet endroit pour descendre vers le Lac d’Oredon  puis de monter au Lac de Cap de Long. J’ai prévu ensuite de monter vers le Pic de Campbieil et par la Hourquette de Cap de Long avant de redescendre par la cabane de Sausset vers Gedre.

Je me sens bien, la montée du col d’Estoudou m’a rassuré, ce qui me rassure moins, c’est la quantité de neige que je risque de trouver à la montagne de Cap de Long. C’est blanc sur les cimes alentours, même si je ne vois pas exactement les pic d’Estaragne et de Campbieil, et puis je ne peux guère compter sur un sentier balisé ni même marqué de cairns.
Bref, je ne me sens pas prêt a faire une grosse ascension en crampons, ni à m’embarquer sur du hors piste délicat. Je suis encore bien chargé, ça c’est indéniable, mais c’est surtout une bonne excuse.

Je décide de continuer le GR10. C’est parti ! Le sentier est superbe, dans un sous-bois agréable, des sources le traverse et je vais remplir ma gourde. Direction le lac d’Aumar ! Rançon du succès, je vais croiser une multitude de groupes, jeunes, vieux, enfants, retraités, couples et familles, colonies… Infernal je n’en peu plus de dire bonjour, de laisser passer les groupes sur l’étroit chemin. En contrebas, le lac d’Oredon, d’un bleu azur, s’étire entre les versants boisés.

J’arrive enfin a proximité du lac d’Aumar, je me pose un instant, presque les pieds dans l’eau. Je fais des photos des alentours et du Neouvielle qui s’impose…Magnifique… avant de repartir Je me dirige ensuite jusqu'à la maison au bord du lac,  puis je vais couper pour rejoindre le parking à proximité du lac d’Aubert. C’est le coin des arrivées et des départs des navettes, et il y a du monde et ça me saoule. Le lac est à sa côte basse, enfin plus que basse puisque des travaux sont en cours sur sa retenue, que le Neouvielle surveille de haut.

Pour la suite, j’ai rien de prévu, et à ce niveau, j'ai deux options : je peux soit suive le GR10 vers le col de Madamète, soit monter vers la Hourquette d’Aubert. J’opte pour la seconde, j’ai pas eu de coup de foudre pour les étendues d’eau qui ont tout envahies, sans parler d’une autre invasion, humaine celle là. J’ai envie de voir des lacs, sauvages, inscrit dans un coin de nature inviolée, dans un écrin naturel et sauvage, comme une pierre précieuse sertie sur une monture d’exception. 

Les sommets qui s’égrènent alentours sont des montures exceptionnelles. Je vais aller voir les lacs Campéssous, le Pic d’Astazou. En prime je dois sortir des limites du parc, et je devrais pouvoir m’y installer pour la nuit.

Direction la Hourquette d’Aubert.  Il fait encore très beau, même si les nuages commencent à apparaître au delà du Pic dets Goubous. Le sentier est sympa, bien marqué, et je croise encore beaucoup de monde, au moins deux bus de Polonais ou d’Este…Ah les vacances ! Avant d’arriver à la Hourquette ce sera un groupe de scouts ados … Neouvielle a du succès, c’est indéniable !

C’est mon troisième col aujourd’hui, près de 1500 m en cumulé, en trois fois. J’arrive à la Hourquette, j’ai pris mon temps à photographier les différentes vues sur les lacs et sur le Néouvielle. Il n’est que 16h30, et je vais avoir le temps de m’installer tranquillement. 
  
Hélas, les nuages sont venus s’accrocher au pic et couvrent le plateau d’altitude où se trouvent les lacs. Dommage. J’attaque la descente vers le lac Estagnol, assez pentue, aux pierres assez instable. J’arrive au bord du lac et je trouve un coin ou je vais pouvoir installer ma tente, un petit coin herbeux entouré de pierres. La brume tombe, fraîche. Je vais jusqu’au lac faire un brin de toilette. A l’autre bout du lac, j’entends puisque je ne les vois pas dans le brouillard, des jeunes qui vont faire un plongeon…Brr elle est glacée… Il ferait soleil encore, mais la brume a bien rafraîchi l’atmosphère et alors qu’il faisait chaud sur les lacs d’Auber et d’Aumar, ça caille ici. Donc pas de trempette pour moi ; toilette de chat encore une fois.

Une fois dressé la tente, je ne vais pas m’éterniser dehors et préparer mon repas à l’abri de la toile, puis dodo. Il ne fait que 12° vers 20h. Je suis quand même installé à près de 2300 m. 

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