Jour 5 :Mercredi 16 mai 2012 : De Collattoni à Campi : la journée des plantages
Après une nuit agitée à cause du vent qui n’a pas cessé, et
qui a bien remué la tente toute la nuit, je plie et je file vers Collattoni. Il
fait frais ce matin, à peine 7° sous la tente, mais je n’ai pas eu froid cette
nuit. Je traverse le village puis descends vers le vallon qu’il surplombe.
Déjà
la précision de la carte est remise en question, car bien que je ne me trompe
pas vraiment, j’ai la vague impression de ne pas être totalement en phase avec
la carte, je suis un chemin qui passe près d’une source alors que celui balisé
se trouve plus direct. A force c’est déstabilisant, parce que le doute
s’installe en permanence et que je dois redoubler d’efforts pour tenter de bien
m’orienter et identifier les sommets qui m’entourent.
Je suis le chemin qui
part vers la droite, et qui se dirige vers le vallon qu’il va contourner. Au
fond du vallon, juste avant la montée j’aperçois un renard qui fait un bond
dans un pré, semblant jouer avec un petit rongeur. Il fini par partir lors que
j’approche, et je peux continuer tandis qu’une équipe de bucherons arrive,
rompant rapidement le silence qui régnait dans le vallon.
Il me faut monter vers le col di mezzo, puis le redescendre
et suivre le sentier vers Fematre.
Hélas, trois sentiers se présentent à moi,
j’hésite, je dois me fier à mon instinct, et alors que je pensais descendre sur
Fematre, je redescends sur Riofreddo en fait, en prime j’ai dû changer de carte
et la zone sur laquelle je suis descendu et n’apparaît sur aucune des deux
cartes.
Je comprends mon erreur une fois arrivé au village et je
dois maintenant marcher sur la route pour rejoindre Fematre.
C’est pas que je
me sois réellement rallongé, surtout par le fait que je marche plus vite sur la
route, malgré les lacets et les contours, que de prendre des sentiers sur
lesquels j’hésite en permanence.
Je vais atteindre Fematre, puis continuer vers Croce. Je vais m’installer dans une pré
pour déjeuner et tenter de faire sécher la tente, mais la pluie approche et il
me faut ranger rapidement et repartir équipé de ma tenue de pluie et je
n’aurais pas vraiment le temps de sécher ma tente encore pliée mouillée de la
condensation de la nuit. La pluie ne sera pas trop violente au départ, mais hélas elle va forcir un peu avant d’arriver au
village de ponte nuevo.
Ponte nuevo est située dans la vallée et est réputée pour
ses élevages de poissons d’eau vive, et je vais rapidement me sentir comme l’un
d’eux, car malgré m’être protégé, je suis bien mouillé, et j’ai de plus en plus
la conviction que le surpantalon n’est pas étanche. Je traverse la route, et
remonte sur le versant opposé, direction Saccoveccio. Si le début de la montée
est prometteuse, rapidement, j’ai le sentiment qu’une nouvelle entourloupe m’attend,
et un peu comme la veille, le sentier réel n’apparait pas et je manque
l’embranchement vers Saccoveccio, me dirigeant vers Castelvecchio. Je baisse
les bras, ces cartes sont décidément ingérables, l’échelle n’est pas
fonctionnelle, et il y a trop d’erreurs.
Heureusement, un nouveau balisage
apparait alors que je quitte Castelvecchio vers Préci, un nouvel aménagement de
sentier qui me permettra d’atteindre Norcia, le sentier 501, en remplacement du
185 marqué sur ma carte. En plus ce sentier va m’éviter de prendre la piste haute
qui passe par les cimes perchées de 1363 à 1565m. D’autant que je souhaite me
rendre à Norcia, et éventuellement passer la nuit au sec, en me rendant dans un
refuge, voire une chambre d’hôte, si j’en trouve sur Campi.
En fait ce sentier est une aubaine, il est particulièrement
bien fléché avec des pancartes donnant les temps intermédiaires, mais aussi de
beaux panneaux avec des indications touristiques des endroits traversés. C’est
un véritable sentier de randonnée de région, dommage qu’il n’y en ait pas plus.
Je passe à côté de Terni, avant de m’engager sur un sentier à flanc de colline
qui me fera passer par Sant' Eutizio et me fera arriver plutôt rapidement à
Campi.
( Abbaye de Sant' Eutizio )
J’espère que le village sera équipé d’un café, et chance, il
en est, et même d’une épicerie. Je tente ma chance et demande s’il est possible
d’avoir une chambre pour la nuit à l’épicière qui vient de sortir de son
magasin. Elle me répond par la positive et m’invite à demander au gérant du
café. Me voilà à faire connaissance et raconter mon périple aux clients du café
qui à leurs tours raconteront des anecdotes de rando, les monti Sibilini
n’étant plus très loin.
Le patron, après m’avoir servi une bière et une part de
gâteau qui calmera mon reflux, et une fois acheté des provisions pour préparer
un repas frais le soir même, m’invite à rejoindre ma chambre, un vrai petit
studio en fait, avec évier et plaque chauffante.
Je vais en profiter pour prendre une bonne douche
chaude, un bon repas chaud et copieux et laver mon linge et mon pantalon et
surtout pouvoir les faires sécher, ainsi que ma carte qui avait pris l’eau dans
la pochette ZIP. J’espérais passer une bonne nuit dans un bon lit, bien au
chaud sous une couverture de laine.
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